L’action chutait de plus de 11 % à Wall Street vers 11H00.
Le groupe américain 3M (MMM), qui fabrique notamment des post-it, des rubans adhésifs et des équipements de sécurité et médicaux, a annoncé jeudi la suppression de 2 000 emplois à travers le monde, soit plus de 2 % de ses effectifs, après des résultats décevants au premier trimestre.
Cette cure d’austérité concerne toutes les zones géographiques et tous les métiers, mais un accent sera mis sur les fonctions administratives, a précisé l’entreprise, qui a également abaissé ses objectifs financiers annuels.
L’action chutait de plus de 8 % dans les échanges électroniques de préséance à Wall Street.
La restructuration est destinée à réduire les coûts, 3M, qui est basée à Saint-Paul au Minnesota, dans le nord des États-Unis, espérant générer de 225 à 250 millions de dollars d’économies, dont 100 millions en 2019.
La société, qui employait 93 000 personnes au 31 décembre et est présente sur quasiment tous les continents, va néanmoins inscrire dans ses comptes de cette année une charge de 150 millions liée aux indemnités de licenciement notamment.
Ces coupes font suite à une performance financière trimestrielle en dessous des attentes des analystes financiers.
Le bénéfice net a certes flambé de 48 % à 891 millions de dollars au premier trimestre, mais c’est principalement grâce à des économies, l’activité ayant faibli dans quasiment toutes les régions à l’exception des États-Unis.
Les revenus ont stagné aux États-Unis (+0,1 %), diminué de 7,4 % en Asie-Pacifique dont la Chine, baissé de 6,5 % en Amérique latine/Canada et reculé de 9,4 % en Europe/Moyen-Orient/Afrique.
Au final, le chiffre d’affaires a baissé de 5 % à 7,86 milliards de dollars, inférieur aux 8,02 milliards anticipés en moyenne par les analystes financiers.
Le bénéfice par action ajusté des éléments exceptionnels, référence en Amérique du Nord, est ressorti à 2,23 dollars contre 2,49 dollars espérés.
3M attribue également sa contre-performance à des charges juridiques, le groupe ayant mis de côté 548 millions de dollars pour solder deux litiges liés à ses produits.
L’un des litiges concerne des actions judiciaires engagées contre lui dans trois États américains, l’Alabama, l’Illinois et le Minnesota et en Allemagne et Belgique accusant de nocivité ses produits contenant des PFAS (substances présentes par exemple dans le téflon, les peintures, les emballages ou encore les textiles).
L’autre différend porte sur des plaintes contre ses mines de charbon dans le Kentucky et en Virginie-Occidentale.
« Le premier trimestre marque un début d’année décevant pour 3M », a commenté le nouveau directeur général Mike Roman, cité dans le communiqué. « Nous continuons à faire face à un ralentissement des conditions dans nos marchés finaux ce qui affecte notre croissance organique et nos marges », a-t-il ajouté.
Par conséquent, 3M a abaissé ses prévisions de rentabilité.
Il ne s’attend plus qu’à un bénéfice par action ajusté compris entre 9,25 et 9,75 dollars en 2019 contre une fourchette de 10,45 à 10,90 dollars auparavant.