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8. Calendrier de l’avent des affaires: la semaine de quatre jours

Olivier Schmouker|Publié le 08 Décembre 2021

8. Calendrier de l’avent des affaires: la semaine de quatre jours

(Illustration: Les Affaires et 123RF)

CALENDRIER DE L’AVENT DES AFFAIRES. Jusqu’à Noël, découvrez chaque jour de la semaine un terme économique ou financier qui a marqué l’actualité de l’année, et sa définition «délicieusement diabolique» concoctée par Olivier Schmouker.

8. Semaine de quatre jours, n.f.

(Photo: Drew Coffman pour Unsplash)

Étendard symbolisant la croyance populaire qui veut que moins on en fait, mieux on se porte. La semaine de quatre jours rallie les contestataires de tous acabits: ceux qui voudraient concilier travail et vie privée au lieu de se consacrer 100% au travail, ceux qui voudraient travailler à leur rythme au lieu de donner leur 110%, etc.

La semaine de quatre jours rejoint l’idée farfelue de l’économiste britannique John Maynard Keynes qui, dans sa «Lettre à nos petits-enfants» rédigée en 1930, prédisait une société d’abondance «d’ici 2030». Cette dernière représenterait l’évolution ultime du capitalisme, rendue possible par une accumulation du capital sans précédent, dans laquelle le travail n’occuperait plus qu’une «portion congrue de l’emploi du temps des gens». Poussée à l’extrême, la semaine de quatre jours se transformerait donc en semaine de… quatre heures, que — curieusement — préconise et pratique d’ores et déjà Tim Ferriss, le gourou américain des entrepreneurs.

La semaine de quatre jours horripile au plus haut point trois catégories de personnes:

— Les nazis, pour qui «le travail rend libre» ;

— Les employeurs, qui voient l’humain non pas comme un être, mais plutôt comme un «capital» ou une «ressource» ;

— Les prêtres, qui ne comprennent pas que l’homme et la femme, ces «petites créatures divines», puissent s’octroyer davantage de jours de congé que Dieu lui-même.