(Illustration: Les Affaires et 123RF)
CALENDRIER DE L’AVENT DES AFFAIRES. Jusqu’à Noël, découvrez chaque jour de la semaine un terme économique ou financier qui a marqué l’actualité de l’année, et sa définition «délicieusement diabolique» concoctée par Olivier Schmouker.
9. BAIIA, n.m.
(Photo: Amol Tyagi pour Unsplash)
Tour de magie par lequel se font subjuguer nombre d’investisseurs. Le BAIIA est officiellement l’acronyme du terme «bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements» (en anglais, EBITDA pour Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortization). Mais en vérité, il permet aux chefs d’entreprise, tels d’habiles magiciens, de présenter aux investisseurs de gros revenus, en dissimulant adroitement de grosses dépenses.
Selon l’investisseur américain Charlie Munger, le célèbre comparse de Warren Buffett, il s’agit ni plus ni moins que des «gains de merde» («bullshit earnings») d’une entreprise. C’est que le BAIIA laisse croire que les dépenses d’une entreprise qui sont liées, entre autres, aux taux d’intérêt et aux impôts n’ont guère d’importance dans la performance financière de celle-ci. En conséquence, deux entreprises concurrentes peuvent afficher le même BAIIA en dépit du fait que l’une croule sous les emprunts et pas l’autre.
Les seuls investisseurs qui parviennent à résister à l’enjôlement du BAIIA sont ceux qui le traduisent plutôt par «bénéfice avant l’inventaire des indispensables ajustements», voire par «bêtise à ignorer immédiatement et assidûment».