«Aliments du Québec» ne fait pas une surveillance «adéquate»
La Presse Canadienne|Publié le 27 mai 2021Le ministère de l’Agriculture n’assume pas pleinement sa responsabilité de protéger les consommateurs selon un rapport. (Photo: Jacques Boissinot pour La Presse canadienne)
Le gouvernement Legault fait la promotion de l’achat local, mais se montre incapable de garantir que les « Aliments du Québec » proviennent réellement du Québec.
C’est le constat troublant fait par le commissaire au développement durable, dans son rapport annuel 2021-2022, déposé jeudi à l’Assemblée nationale.
Le rapport est accablant pour le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, dont le ministère a octroyé quelque 26 millions $ depuis quatre ans à Aliments du Québec, en vue de promouvoir l’achat de produits locaux.
Or, selon l’analyse du commissaire, qui relève du Vérificateur général, Aliments du Québec n’est pas en mesure de garantir que les aliments qui affichent le logo ont effectivement été cultivés ou préparés au Québec.
Le ministère de l’Agriculture (MAPAQ) n’assume pas pleinement sa responsabilité de protéger les consommateurs contre des informations fausses pouvant figurer sur les étiquettes des aliments, ce qui est susceptible de semer la confusion, selon le commissaire, Paul Lanoie, qui note aussi le manque de formation des inspecteurs.
« Force est de constater qu’Aliments du Québec ne fait pas une vérification et une surveillance adéquate », écrit-il, déplorant qu’« aucune pièce justificative permettant de valider un réel approvisionnement au Québec n’est demandée » aux fournisseurs.
Moins de 1,5 % des produits étiquetés « Aliments du Québec » ont fait l’objet d’un contrôle gouvernemental sur une possible utilisation illégale du logo, entre 2017 et 2020.
Les consommateurs n’ont donc d’autre choix que de se fier à l’industrie pour diverses informations, comme le poids, la valeur nutritive ou la présence de pesticides.
En 2018, environ la moitié des aliments vendus au Québec provenaient du Québec, en principe. Au total, 18 433 produits alimentaires portent l’étiquette « Aliments du Québec », un organisme privé auquel adhèrent 1453 entreprises.
Le constat est le même pour les aliments dits « biologiques », qui ont de plus en plus la cote auprès des consommateurs. Le commissaire estime que le ministère devrait exercer une surveillance plus étroite de l’étiquetage de ces produits, pour s’assurer qu’ils sont réellement biologiques.