Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Amazon: amende pour une surveillance «intrusive» de son personnel

La Presse Canadienne|Publié le 23 janvier 2024

Amazon: amende pour une surveillance «intrusive» de son personnel

Amazon utilise le système pour gérer ses activités et atteindre ses objectifs de performance. (AP Photo/Michael Sohn)

L’organisme français de surveillance des données personnelles a annoncé mardi avoir infligé une amende de 32 millions d’euros (35 millions $US) à la société qui gère des entrepôts du groupe Amazon en France pour avoir utilisé un «système excessivement intrusif» afin de surveiller les performances et l’activité des travailleurs.

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a indiqué que le système permettait aux responsables d’Amazon France Logistique de suivre les employés de si près qu’il entraînait de multiples violations des règles strictes de l’Union européenne (UE) en matière de confidentialité, appelées Règlement général sur la protection des données.

«Nous sommes fortement en désaccord avec les conclusions de la CNIL, qui sont factuellement incorrectes, et nous nous réservons le droit de faire appel», a réagi Amazon. 

«Les systèmes de gestion d’entrepôt sont des normes de l’industrie et sont nécessaires pour garantir la sécurité, la qualité et l’efficacité des opérations et pour suivre le stockage des stocks et le traitement des colis dans les délais et conformément aux attentes des clients», a ajouté l’entreprise. 

L’enquête de l’organisme de surveillance s’est concentrée sur l’utilisation par les employés d’Amazon de scanneurs portatifs pour suivre les colis à différents moments de leur déplacement dans l’entrepôt, par exemple lors de leur mise en caisse ou de leur emballage en vue de leur livraison.

Amazon utilise le système pour gérer ses activités et atteindre ses objectifs de performance. Cependant, selon le régulateur, le système était différent des méthodes traditionnelles de surveillance de l’activité des travailleurs et les mettait sous «surveillance étroite» et «pression continue».

L’organisme de surveillance a mentionné que le scanneur, connu sous le nom de «stow machine gun», permet à l’entreprise de surveiller les employés à la «seconde près», car il signale une erreur si les éléments sont numérisés trop rapidement — en moins de 1,25 seconde.

Le système est utilisé pour mesurer la productivité des employés ainsi que les «périodes d’inactivité». 

Toutefois, en vertu des règles de confidentialité de l’UE, la CNIL dit avoir «jugé illégale la mise en place d’un système mesurant aussi précisément les interruptions d’activité et conduisant le salarié à devoir potentiellement justifier chaque pause ou interruption».

La CNIL a également reproché à Amazon de conserver trop longtemps les données de ses salariés, affirmant qu’elle n’avait pas besoin des «moindres détails des données» générées par les dispositifs au cours du dernier mois, car les données en temps réel et les statistiques hebdomadaires suffisaient.