(Photo: La Presse Canadienne)
Un gouvernement Anglade mettrait fin dès son arrivée au pouvoir aux clauses dérogatoires de la loi sur la laïcité et la nouvelle loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français.
Ces dispositions de dérogation protègent ces lois contre des contestations devant les tribunaux. Selon la CAQ, le PLQ suggère ainsi de contester les lois.
La cheffe libérale Dominique Anglade disait auparavant qu’un gouvernement qu’elle dirigerait se conterait de ne pas renouveler les clauses dérogatoires à leur échéance au bout de cinq ans.
Mais lundi, elle a été plus catégorique, notamment concernant la loi 21 qui interdit aux employés de l’État le port de signes religieux.
Elle agirait rapidement «pour que les enseignants (qui portent des signes religieux) puissent enseigner», a-t-elle justifié.
De même, concernant la réforme de la Charte de la langue française, appelée projet de loi 96 avant son adoption, elle entend aussi renoncer à la disposition de dérogation. En outre, elle lèverait les restrictions imposées concernant l’accès aux cégeps anglophones, de même que la période de six mois imposée aux immigrants pour apprendre le français.
La cheffe libérale faisait campagne à Trois-Rivières lundi et elle a croisé en après-midi la députée sortante de Champlain et ministre Sonia LeBel, qui voit dans l’engagement libéral une porte ouverte à la contestation.
«Elle tente de faire le test des tribunaux, a-t-elle commenté en mêlée de presse. Est-ce qu’elle appelle à faire la contestation de la loi absolument? Est-ce qu’elle appelle à tester une loi dûment adoptée par l’Assemblée nationale? C’est ça la question.»
Dominique Anglade a par ailleurs tenté d’éteindre une controverse linguistique. Son candidat dans Laurier-Dorion, Deepak Awasti, a déjà exprimé des positions qui sont contraires à celles de son parti, sur la laïcité, le français et la nation québécoise.
Le candidat n’était pas disponible pour entrevue lundi. Le parti a indiqué qu’il sortait de l’hôpital: il s’est blessé en posant des affiches électorales.
Dans un article paru en 2021 dans le journal The Suburban, Deepak Awasti a laissé entendre qu’il ne reconnaît pas la nation québécoise.
Il s’opposait en fait à la reconnaissance de la nation québécoise dans la constitution, incluse dans la réforme de la Charte de la langue française du gouvernement caquiste.
Il avait aussi auparavant dénoncé dans des publications la loi 101 ainsi que la loi 21 sur la laïcité.
Il avait laissé entendre que la loi 101 était une loi dépassée et que la minorité anglophone avait besoin de davantage de protection.
Dominique Anglade a dit qu’elle n’était «absolument pas» d’accord avec son candidat.
«Il y a eu des discussions et il est parfaitement aligné avec les positions de notre parti», a-t-elle précisé, en conférence de presse lundi matin à Trois-Rivières.
«Il est parfaitement au courant de nos positions et les défend», a-t-elle ajouté.