Approvisionnement: l’industrie veut une solution «permanente»
La Presse Canadienne|Publié le 24 mars 2022Les employés du CP ont repris le travail après que la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada et l’entreprise de Calgary ont convenu, mardi, d’un arbitrage définitif et exécutoire pour mettre fin à un arrêt de travail de 48 heures. (Photo: La Presse Canadienne)
Calgary — Des groupes d’affaires réclament une solution «permanente» aux problèmes de la chaîne d’approvisionnement au Canada, dans la foulée de l’arrêt de travail survenu plus tôt cette semaine au Chemin de fer Canadien Pacifique (CP).
Dans une entrevue mercredi, la présidente et cheffe de la direction de Fertilisants Canada, Karen Proud, a rappelé que depuis 2019, son industrie a été touchée par grèves à la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (Canadien National) et au port de Montréal, en plus du plus récent conflit de travail au CP.
Cela s’ajoute à d’autres perturbations de la chaîne d’approvisionnement attribuables à la pandémie de COVID-19, des catastrophes naturelles comme les incendies de forêt et les inondations aux récentes manifestations aux frontières.
«Nous semblons coincés dans la même situation toutes les quelques années. Parfois quelques fois par an», a-t-elle déploré. «À long terme, nous espérons vraiment que le gouvernement se penchera sur cette question.»
Les employés du CP ont repris le travail après que la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada et l’entreprise de Calgary ont convenu, mardi, d’un arbitrage définitif et exécutoire pour mettre fin à un arrêt de travail de 48 heures.
Malgré tout, Mme Proud assure que de nombreuses entreprises sont nerveuses quant à la perspective de nouvelles perturbations attribuables à des conflits de travail, d’autant plus qu’un certain nombre de conventions collectives importantes, y compris des contrats entre le Canadien National et ses employés, doivent expirer plus tard cette année.
Tout en admettant que certains des problèmes qui ont affligé la chaîne d’approvisionnement du Canada au cours des deux dernières années ne dépendaient pas de la volonté de quiconque, les «problèmes créés par l’homme» comme les conflits de travail peuvent être résolus.
«Je pense que considérer le transport ferroviaire comme un service essentiel est une solution viable», a fait valoir Mme Proud. «La question est de savoir si le gouvernement est prêt à le faire.»
Dans une entrevue plus tôt cette semaine, le ministre fédéral du Travail, Seamus O’Regan, a affirmé qu’une fois la poussière du récent conflit au CP sera retombée, il serait peut-être temps pour le gouvernement de chercher un moyen d’apporter plus de certitude aux futurs pourparlers contractuels.
Mais le ministre affirme ne pas être vendu à l’idée de faire du transport ferroviaire un service essentiel, puisque cela pourrait interférer avec le droit de négociation des travailleurs.
La Western Grain Elevator Association, qui représente les expéditeurs de céréales du pays, a affirmé dans un récent communiqué que les chemins de fer étaient «la pierre angulaire de l’économie» et qu’ils devaient être traités comme tels.
«Nous ne pouvons pas nous permettre d’affronter une autre perturbation massive de notre économie qui verrait les Canadiens ordinaires en payer le prix», a fait valoir le groupe dans son communiqué.