En Israël, plus de 1 200 personnes ont été tuées, parmi lesquelles environ 900 civils, dont plus d’une centaine dans un seul kibboutz et au moins 270 lors d’une rave-party, et 245 soldats ont été identifiés, selon les autorités. (Photo: Getty Images)
Jérusalem — Israël, qui a accueilli jeudi le secrétaire d’État américain, poursuit son pilonnage de la bande de Gaza, avec pour objectif «la liquidation» de la direction du Hamas, au sixième jour de la guerre déclenchée par l’offensive sanglante du mouvement islamiste palestinien.
Le conflit a déjà fait des milliers de morts.
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Voici ce que l’on sait jusqu’à présent de ce conflit:
Déroulement de l’attaque
Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza et qui souhaite la destruction de l’État d’Israël, a lancé son attaque samedi à l’aube, en plein Shabbat, le repos hebdomadaire juif, 50 ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973.
Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont déclenché l’opération «déluge d’Al-Aqsa» pour «mettre fin aux crimes de l’occupation», en référence à l’occupation depuis 1967 par Israël de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, où se trouve l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam qui abrite la mosquée Al-Aqsa.
Le mouvement islamiste palestinien a tiré des milliers de roquettes sur Israël, se frayant un passage à coup d’explosifs et bulldozers à travers la barrière séparant Gaza du territoire israélien, pour attaquer positions militaires et civiles.
Les combattants du Hamas, passés aussi par la mer et les airs, se sont emparés d’équipements militaires, s’infiltrant dans des zones urbaines d’Israël et des kibboutz (villages agricoles collectivistes) dans le sud, jusqu’à une vingtaine de kilomètres de la bande de Gaza, une enclave pauvre peuplée de 2,4 millions d’habitants et soumise à un blocus israélien depuis plus de 15 ans.
Réponse d’Israël
Engagé dans l’opération «Sabre de fer», Israël riposte depuis samedi en multipliant les bombardements sur la bande de Gaza.
Le pays a mobilisé 300 000 réservistes et déployé des dizaines de milliers de soldats autour de l’enclave. Il dit avoir frappé Gaza avec 4 000 tonnes d’explosifs depuis le début de la guerre.
L’objectif est la «liquidation» des hauts dirigeants militaires et gouvernementaux du Hamas, selon l’armée, qui dit se préparer à une possible offensive terrestre, sur laquelle toutefois rien «n’a encore été décidé».
Le Parlement israélien a entériné jeudi la formation d’un gouvernement d’urgence et d’un cabinet de guerre.
À la tête de ce gouvernement d’urgence, composé de Benny Gantz, un leader de l’opposition, le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis que le Hamas serait «écrasé».
Il avait imputé au Hamas, mouvement qualifié d’organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne, une «sauvagerie jamais vue depuis la Shoah».
Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a pour sa part accusé le gouvernement d’un «échec impardonnable» pour ne pas être parvenu à empêcher l’attaque du Hamas.
Morts, disparus et rapatriements
En Israël, plus de 1 200 personnes ont été tuées, parmi lesquelles environ 900 civils, dont plus d’une centaine dans un seul kibboutz et au moins 270 lors d’une rave-party, et 245 soldats ont été identifiés, selon les autorités.
Côté palestinien, le bilan des bombardements s’est alourdi jeudi à 1,417 morts, d’après les autorités de Gaza. Le Hamas a indiqué que deux de ses responsables avaient été tués par des frappes.
L’armée israélienne a affirmé avoir récupéré les corps de 1 500 combattants du Hamas autour de Gaza.
L’ONU a aussi annoncé que onze de ses employés avaient été tués dans la bande de Gaza depuis samedi.
De nombreux ressortissants étrangers ont également péri dans les affrontements et beaucoup d’autres sont portés disparus.
Selon l’armée israélienne, environ 150 personnes, Israéliens, étrangers et binationaux, ont été enlevées par des combattants du Hamas.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué être en contact avec le Hamas pour œuvrer à la remise en liberté des otages.
Certains pays ont entamé des opérations de rapatriement de milliers d’étrangers bloqués en Israël et dans les territoires palestiniens.
Ce que dit le Hamas
Le Hamas a appelé «les combattants de la résistance en Cisjordanie» occupée ainsi que «les nations arabe et musulmane» à rejoindre son combat.
Le mouvement islamiste a annoncé jeudi matin avoir riposté par des tirs de roquettes sur Tel-Aviv, après des frappes israéliennes ayant selon lui ciblé «des civils» dans deux camps de réfugiés de Gaza.
Le Hamas avait menacé lundi d’exécuter des otages israéliens «chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement» par des frappes israéliennes.
Le Hamas et le Jihad islamique avaient fait état mercredi de «tirs de roquettes nourris» visant le centre et le sud d’Israël, où un hôpital, à Ashkelon, a été touché.
Frappes sur le Liban et la Syrie
À sa frontière nord, l’armée israélienne a bombardé mercredi des villages frontaliers dans le sud du Liban, en riposte à de nouveaux tirs de roquettes du Hezbollah pour venger la mort lundi dans un bombardement israélien de trois de ses militants.
Les États-Unis ont averti le Hezbollah de ne pas ouvrir un deuxième front.
En outre, des frappes israéliennes ont mis hors service jeudi les aéroports de Damas et Alep en Syrie, selon la télévision d’État syrienne.
Mardi, l’armée israélienne avait annoncé avoir tiré des obus sur la Syrie à partir du plateau du Golan en riposte à des «tirs» de projectiles sur ce territoire occupé par Israël depuis 1967.
Réactions
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui a rejeté le «meurtre de civils des deux côtés», a exigé jeudi «la fin immédiate de l’agression» contre le peuple palestinien, dans une première déclaration publique depuis samedi.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a promis jeudi à Tel-Aviv que les États-Unis soutiendraient «toujours» Israël, Washington ayant déjà envoyé de l’aide militaire.
Il doit rencontrer jeudi soir le roi Abdallah II de Jordanie à Amman et vendredi, Mahmoud Abbas. Il se rendra également au Qatar vendredi pour des discussions avec les dirigeants qataris au sujet du Hamas et a aussi prévu de se rendre en Arabie saoudite, en Égypte et aux Émirats arabes unis.
La Maison-Blanche a indiqué travailler avec Israël et l’Égypte pour permettre la sortie de civils de Gaza.
Le gouvernement britannique a, lui, annoncé le déploiement dans l’est de la Méditerranée de capacités militaires maritimes et aériennes de surveillance.
Le Brésil, à la tête du Conseil de sécurité de l’ONU, a convoqué pour vendredi une nouvelle réunion de cet organisme.
L’Iran s’est placé en première ligne du soutien à l’attaque du Hamas, tout en rejetant les accusations sur son implication. Le ministre iranien des Affaires étrangères a indiqué que l’ouverture d’un «nouveau front» contre Israël au Moyen-Orient serait conditionnée aux «actions» de l’État israélien dans la bande de Gaza.
Situation dans la bande de Gaza
À Gaza, plus de 338 000 Palestiniens ont dû fuir leur domicile à cause des frappes, selon l’ONU.
Israël a exclu d’autoriser l’entrée de produits de première nécessité ou d’aide humanitaire à Gaza tant que le Hamas n’aura pas libéré les otages enlevés samedi.
Des ONG ont alerté sur la situation sanitaire dans l’enclave, réclamant un couloir humanitaire pour appuyer la réponse médicale, l’ONU rappelant que le siège total de la bande de Gaza par Israël est «interdit» par le droit international humanitaire.
Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Stéphane Dujarric a fait état d’une situation humanitaire «désastreuse qui devient chaque jour plus grave», soulignant la nécessité de livrer le plus vite possible de l’aide pour les Gazaouis.
Antony Blinken, a déclaré jeudi avoir évoqué avec Israël les «besoins humanitaires» du territoire, toujours bombardée par l’armée israélienne, tout en défendant le droit de riposter à l’attaque meurtrière du Hamas.
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