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Benoit Martel a misé sur lui pour atteindre le succès

Claudine Hébert|Édition de la mi‑novembre 2020

LE FRIC ET MOI. À l'âge de 42 ans, Benoit Martel a misé tout ce qu'il possédait pour fonder la start-up R2i. Six ans plu

LE FRIC ET MOI. À l’âge de 42 ans, Benoit Martel a misé tout ce qu’il possédait pour fonder la start-up R2i. Six ans plus tard, la société de cet autodidacte affiche une des meilleures croissances du pays.

Comment expliquez-vous votre réussite ?

Mon objectif n’a jamais été de gagner de l’argent à tout prix, mais plutôt d’atteindre le succès et la reconnaissance de mes pairs. Cela dit, je suis un autodidacte. Bien que j’aie entamé divers programmes en administration, je n’ai aucun diplôme universitaire ni collégial. Pourtant, ce parcours atypique ne m’a pas empêché de faire ma place au sein de l’univers des TI et de gagner un salaire annuel dans les six chiffres avant même d’avoir 30 ans. Après avoir consacré 17 années comme employé au sein de deux entreprises, j’ai décidé, en 2014, de me lancer en affaires. Ce qui a été mon meilleur investissement à vie.

Pouvez-vous nous décrire cet investissement ?

Comme on dit au poker, je suis allé all-in. Que ce soit mes épargnes, mes marges de crédit, j’ai tout misé pour créer R2i, une entreprise spécialisée en infonuagique. Au total, j’ai dû investir plus de trois quarts de million de ma poche pour démarrer ma société. J’aurais pu commencer en embauchant un employé à la fois, mais je ne voulais pas avoir à m’occuper des payables et des recevables. Dès le départ, je me suis donc entouré de cinq partenaires clés. Ce que je n’ai jamais regretté. L’entreprise compte maintenant plus de 30 employés et génère près de 20 millions de dollars par année. Cette performance hisse R2i parmi les 100 sociétés affichant la meilleure croissance du pays en 2020.

Comment gérez-vous votre «richesse» ?

J’ai toujours conservé un train de vie modeste. J’ai d’ailleurs la même maison depuis 16 ans. À l’exception d’une montre Rolex que je me suis achetée pour marquer une étape importante de l’entreprise, je ne suis pas non plus un grand dépensier. Sauf peut-être s’il s’agit de pêche.

Parlez-nous de cette passion.

Je suis un mordu de la pêche au doré et à la truite grise. Je dois avoir 12, peut-être même 14 cannes à pêche différentes. Dès que j’entre dans une boutique de chasse et pêche, il est certain que je n’en ressors pas les mains vides. Je suis toujours à la recherche du nouveau gadget, du nouvel appât, du meilleur moulinet et, bien sûr, de la canne à pêche dernier cri. Chaque visite dans ces boutiques, et j’en fais au moins quatre par année, me coûte au minimum 500 $, sinon 1000 $ en achat.

Investissez-vous à la Bourse ?

Je l’ai déjà fait, mais plus maintenant. À la fin des années 1990, je faisais partie d’un petit groupe d’investisseurs. C’était le début des sites de courtage en ligne. J’avais entendu parler d’une nouvelle entreprise informatique. Dès l’ouverture des marchés, j’avais acheté 1000 actions à 2 $. À l’heure du lunch, l’action valait 16 $. J’ai tout vendu avant la fermeture des marchés alors que le titre avait atteint 24 $. C’était complètement fou. Je me voyais devenir trader à temps plein. Ce coup fumant ne s’est toutefois pas répété. En six mois, j’avais tout perdu mes gains, y compris les montants investis. J’ai tout arrêté ça là. Aujourd’hui, je privilégie principalement les fonds communs. Et l’entreprise dont j’avais acheté des actions… n’existe même plus.