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Blinken en Arabie saoudite avant de se rendre en Israël

AFP|Publié le 08 janvier 2024

Blinken en Arabie saoudite avant de se rendre en Israël

M. Blinken doit se rendre en soirée en Israël pour des entretiens mardi qui s’annoncent tendus, puis en Cisjordanie occupée mercredi, et en Égypte. (Photo: 123RF)

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken rencontre lundi le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, dans le cadre d’une tournée centrée sur les moyens d’éviter un embrasement régional du conflit dans la bande de Gaza, avant de se rendre en Israël. 

Arrivé lundi après-midi à Al-Ula, ville historique du nord-ouest de l’Arabie saoudite, M. Blinken s’est déjà rendu au cours de cette tournée — sa quatrième dans la région depuis le début de la guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas palestinien le 7 octobre — en Turquie, en Grèce, en Jordanie, au Qatar et aux Émirats arabes unis.

À Abou Dhabi, M. Blinken a évoqué avec le président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed, la situation à Gaza et au Soudan en guerre, selon le porte-parole du département d’État Matthew Miller.

Il «a souligné l’importance de répondre d’urgence aux besoins humanitaires à Gaza» et a remercié les Émirats pour «leur importante contribution à l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils» de Gaza, a déclaré le porte-parole.

M. Blinken a insisté, selon le porte-parole, sur la nécessité «d’empêcher que le conflit ne s’étende davantage» et rappelé l’engagement de Washington à assurer «une paix durable qui garantisse la sécurité d’Israël et favorise la création d’un État palestinien indépendant».

M. Blinken doit se rendre en soirée en Israël pour des entretiens mardi qui s’annoncent tendus, puis en Cisjordanie occupée mercredi, et en Égypte.

«C’est un moment de profonde tension dans la région. C’est un conflit qui pourrait aisément se métastaser causant encore plus d’insécurité et plus de souffrances», a averti M. Blinken dimanche soir à Doha, au Qatar, alors que la guerre est entrée dans son quatrième mois.

L’objectif de la tournée de M. Blinken est triple, selon des responsables américains: éviter une escalade et notamment que les tensions entre Israël et le Hezbollah libanais, allié de l’Iran, ne débordent hors de contrôle, presser Israël d’entrer dans une nouvelle phase de sa campagne militaire à Gaza moins coûteuse en vies palestiniennes, et engager un dialogue «difficile» sur l’après-guerre.

Face à un bilan qui dépasse désormais les 22 800 morts dans la bande de Gaza selon le gouvernement du Hamas, le secrétaire d’État américain estime «particulièrement important que dans la mesure où les opérations (militaires) continuent, elles soient conçues pour protéger les civils et permettre d’acheminer l’aide humanitaire aux gens qui en ont besoin, et pas dans l’autre sens».

M. Blinken s’efforce aussi de voir comment chaque pays pourrait contribuer dans la période d’après-guerre, que ce soit en matière de reconstruction à Gaza ou sa gouvernance.

 

Yémen 

En Arabie saoudite, ses entretiens devraient notamment porter sur les attaques que mènent les Houthis du Yémen contre les navires marchands en mer Rouge en soutien aux Palestiniens.

Une coalition dirigée par les États-Unis pour protéger la navigation en mer Rouge a exhorté les Houthis, proches de l’Iran, à cesser ces attaques qui perturbent le commerce mondial, faute de quoi ils en assumeraient les «conséquences».

Le sujet est délicat pour les Saoudiens, qui interviennent dans la guerre civile au Yémen en soutien au gouvernement face aux rebelles Houthis, alors qu’une trêve négociée en avril 2022 a expiré en octobre, même si le pays connaît une relative accalmie.

Par ailleurs, s’il n’est pas question dans le contexte actuel d’une reprise des discussions entre Israël et l’Arabie saoudite sur une éventuelle normalisation de leurs relations, sous les auspices des États-Unis, le sujet n’en demeure pas moins en arrière-plan.

Avant que la guerre entre Israël et le Hamas n’éclate, des progrès dans les négociations avaient été relevés de part et d’autre et M. Blinken avait même prévu de se rendre dans le royaume pour des discussions détaillées à ce sujet.

Mais les États-Unis n’ont pas perdu de vue l’objectif à terme, et la rencontre avec Mohammed ben Salmane devrait permettre de sonder les Saoudiens, selon un haut responsable américain s’exprimant sous couvert d’anonymat.

Le royaume du Golfe, gardien des premiers lieux saints de l’islam, n’a pas adhéré aux accords d’Abraham de 2020, négociés par les États-Unis, qui ont permis à ses voisins, Bahreïn et les Émirats arabes unis, ainsi qu’au Maroc, d’établir des liens officiels avec Israël.