BQ: le projet Bay du Nord démontre l’hypocrisie du gouvernement
La Presse Canadienne|Publié le 07 avril 2022Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a reproché au gouvernement d’avoir fait son annonce à la veille du dépôt de son budget, afin d’étouffer les réactions négatives. (Photo: La Presse Canadienne)
L’approbation du projet Bay du Nord démontre que le discours environnemental du gouvernement Trudeau n’est que de la poudre aux yeux, selon le Bloc québécois.
Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a fait jeudi matin une sortie en règle contre ce projet d’exploitation pétrolière au large de Terre-Neuve, en compagnie de trois de ses députés.
M. Blanchet a d’abord reproché au gouvernement d’avoir fait son annonce à la veille du dépôt de son budget, afin d’étouffer les réactions négatives avec un autre sujet d’importance. Mais surtout, il estime que cette annonce signifie la fin de l’engagement du Canada à maintenir le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius. Le Canada, dit-il, vient d’annoncer à la planète qu’il va continuer d’être l’un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre (GES) par habitant au monde.
Sa députée Kristina Michaud, responsable du dossier des changements climatiques, a avancé qu’il est difficile de ne pas être cynique devant cette décision, qui survient trois jours après le dépôt du rapport du GIEC faisant part de l’urgence de réduire les émissions de GES et à peine une semaine après la présentation du plan fédéral de réduction d’émissions canadiennes.
Sa collègue Monique Pauzé, porte-parole en matière d’environnement, a de son côté rappelé que ce gouvernement répète sans cesse que ses décisions sont basées sur la science, une affirmation qui ne tient pas la route, selon elle, puisque la science dans ce cas-ci, provient des centaines d’experts internationaux qui préparent les rapports du GIEC. Elle a également dénoncé l’intention d’aller forer, avec tous les risques que cela comporte, dans un écosystème fragile où se trouvent de nombreuses espèces menacées.
Le porte-parole bloquiste en matière de ressources naturelles, Mario Simard, a de son côté estimé que la production pétrolière de Bay du Nord obligera le Canada à séquestrer 400 mégatonnes de GES additionnelles, ce qu’il est actuellement incapable de faire.