(Photo: 123RF)
Le Québec obtient de nouveau un C sur le Bulletin de la prospérité 2022, dévoilé par le Conseil du patronat du Québec (CPQ). Une performance globale qui reste stable comparée au dernier exercice datant de 2019.
Le CPQ produit le bulletin de la prospérité du Québec en analysant sa performance au regard d’économies similaires, comme les autres grandes provinces canadiennes et les pays de l’OCDE.
Entrepreneuriat
Le Québec se classe quatrième sur quatre pour le nombre d’entrepreneurs, avec seulement 31 employeurs pour 1000 habitants contre 34 pour la moyenne canadienne. Face à la Colombie-Britannique, avec 40 employeurs pour 1000 habitants et à l’Alberta, avec 39 pour 1000, le Québec montre un retard marqué. C’est aussi au Québec que le nombre de travailleurs autonomes est le plus bas, avec 118 emplois pour 1000, bien qu’il soit en baisse partout au pays.
Autre point soulevé par le CPQ: le renouvellement des entrepreneurs.
«Entre 2017 et 2021, l’écart entre le nombre de nouveaux entrepreneurs et le nombre d’entrepreneurs quittant leurs fonctions était évalué à près de −7 200 individus en moyenne par année. Cet écart était de +100 en Ontario», mentionne l’étude. Au total, ce serait les deux tiers des entreprises qui n’auraient pas de relève.
On apprend aussi que la somme des coûts des taxes sur la masse salariale pour les employeurs québécois est plus élevée que dans les autres provinces: 5 994$ pour un salaire de 40 000$.
Au niveau de la pression fiscale, le Québec se classe 33e sur 42 pays et provinces. Les prélèvements fiscaux au Québec représentaient 38,8% du PIB en 2020.
Avec un salaire minimum à 50% de son salaire médian, le Québec se classe au 14e rang parmi les 34 économies analysées et au second rang des grandes provinces, selon l’étude.
Au niveau des coûts en conformité administrative, le Québec affichait en 2020 une dépense évaluée à 1,83% du PIB, soit le deuxième coût administratif le plus élevé par rapport aux quatre provinces analysées.
Activités des personnes âgées et des immigrants
Le Québec est à la traîne des autres provinces et des pays du G7 quant au niveau d’activité des personnes âgées et à l’intégration des immigrants sur le marché du travail.
Respectivement 53,6% et 22,3% des personnes âgées entre 60-64 et 60-69 ans sont en situation d’emploi.
Quant aux immigrants reçus depuis moins de 5 ans entre 2018 et 2021, leur taux de chômage est 2,75 fois plus élevé que celui des personnes nées au Canada. Cet écart se rétrécit pour les immigrants qui sont arrivés depuis plus de 10 ans, mais le Québec est encore dernier dans cette catégorie.
Éducation et décrochage scolaire
8% des jeunes Québécois de 20 à 24 ans sont sans diplôme d’études secondaires et ne fréquentent pas l’école. Une proportion beaucoup plus élevée que la moyenne canadienne (4,5%).
Au Québec, près d’un étudiant sur quatre n’aura pas terminé ses études après 5 ans à l’école secondaire et un sur cinq après 7 ans.
Le bulletin note cependant que le nombre d’adultes sans diplôme d’études secondaires a baissé, passant de 12% en 2017 à 10% en 2019, mais reste tout de même un des plus élevés au Canada.
En ce qui concerne l’éducation supérieure, le Québec s’en sort bien avec 55% des adultes de 25 à 64 ans détenant un diplôme d’études supérieures (collégial ou universitaire), ce qui le place — avec les autres provinces canadiennes — dans le haut du classement, face aux pays de l’OCDE.
«Le Bulletin identifie clairement sur quels aspects il faut travailler davantage pour améliorer notre performance économique: le décrochage scolaire, le taux d’activité des travailleurs âgés, l’environnement d’affaires et l’intensité entrepreneuriale», souligne Karl Blackburn, président et chef de direction du CPQ, par voie de communiqué.