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CAE: les difficultés du segment défense surprennent

La Presse Canadienne|Publié le 11 novembre 2021

CAE: les difficultés du segment défense surprennent

(Photo: La Presse Canadienne)

Les difficultés du segment défense de CAE ont pris le marché par surprise tandis que l’action de la société montréalaise perdait près de 10% de sa valeur.

Dans un contexte pandémique, le secteur de la défense a été perçu comme un vecteur de croissance en attendant la reprise de l’aviation civile. Or, le spécialiste des simulateurs de vols et de la formation des pilotes a dévoilé des résultats décevants dans ce segment, jeudi.

En excluant l’acquisition de L3 Harris, la division a vu ses revenus internes décliner de 7% au deuxième trimestre (terminé à la fin septembre). Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, s’est dit surpris de voir les marges des activités traditionnelles reculer à 3,7% tandis que celles de l’acquisition L3 Harris atteignent 12%.

Le président et chef de la direction, Marc Parent, a attribué cette faiblesse à des perturbations des activités liées à la COVID-19. «Il y a au moins cinq contrats internationaux qu’on prévoyait pour ce trimestre, mais ce n’est pas arrivé», admet le dirigeant lors d’une conférence avec les analystes visant à discuter des résultats trimestriels.

Il ajoute que la Floride et le Texas où la société a d’importantes activités ont été fortement touchés par le variant Delta. «Ça a clairement eu un impact.»

Malgré ces difficultés, M. Parent affirme «qu’il n’a jamais été aussi optimiste» quant aux perspectives de l’entreprise qui compte trois divisions: le civil, la défense et la santé. «Nous sommes dans une excellente posture pour profiter de la reprise cyclique qui s’étalera sur plusieurs années.»

Les analystes ont également posé des questions sur le bilan financier tandis que CAE a réalisé neuf acquisitions depuis le début de la pandémie en mars 2020. La dette nette atteint 3,55 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA). Elle n’inclut pas l’acquisition d’Aircentre de Sabre, annoncée le mois dernier, pour 392,5 millions $ US. La transaction du fournisseur de logiciels pour les compagnies aériennes doit être conclue dans les trois premiers mois de l’année civile 2022.

Sonya Branco, la chef de la direction financière, a assuré qu’elle était «très confortable» avec le seuil d’endettement de l’entreprise. Elle anticipe que le ratio de dette passe de 3,55 fois à 4 fois une fois la transaction complétée. «Nous pensons que nous allons rapidement réduire notre endettement à partir des liquidités générées par les activités.»

M. Bédard n’a pas voulu dire s’il y avait «un chiffre magique» à partir duquel la société prendrait une pause dans la réalisation d’acquisition. «On va continuer de regarder. On a encore un bon éventail de possibilités devant nous. Encore une fois, on va être patient.»

 

Un retour à la rentabilité

Si les résultats des activités dans la défense n’ont pas été à la hauteur des espoirs des analystes, CAE a tout de même renoué avec la rentabilité à son plus récent trimestre et annoncé une hausse de 16% de ses revenus.

La société montréalaise a affiché un bénéfice attribuable aux actionnaires de 14,0 millions $, ou 4 cents par action, pour le trimestre clos le 30 septembre. Cela se comparait à une perte de 5,2 millions $, ou 2 cents par action, pour le même trimestre un an plus tôt.

Les revenus du deuxième trimestre ont totalisé 814,9 millions $, en hausse par rapport à ceux de 704,7 millions $ de l’an dernier.

En excluant les éléments non récurrents, CAE a réalisé un bénéfice ajusté de 17 cents par action au plus récent trimestre, comparativement à un profit ajusté de 13 cents par action un an plus tôt.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un profit ajusté de 20 cents par action et à des revenus de 899,7 millions $, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

En milieu d’après-midi, l’action de CAE perdait 4,05 $, ou 9,71%, à 37,65 $ à la Bourse de Toronto.