CAE: l’incertitude à Washington retarde l’obtention de contrats
La Presse Canadienne|Publié le 14 novembre 2023Pour l’ensemble de ses activités, CAE a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes grâce à ses activités dans le segment de l’aviation civile, mais cette surperformance n’a pas convaincu les investisseurs. (Photo: La Presse Canadienne)
La menace d’une paralysie budgétaire qui plane sur les États−Unis ralentit le redressement des activités du secteur défense de CAE, qui mise sur l’obtention de nouveaux contrats militaires plus rentables pour mettre les difficultés de cette division derrière elle.
Le spécialiste des simulateurs de vols a dévoilé, mardi, des résultats meilleurs que prévu dans ses activités civiles, mais le segment de la défense éclipse cette surperformance.
La division de la défense a amélioré ses marges d’exploitation à 4,5% au deuxième trimestre clos le 30 septembre par rapport à 4,2% à la même période l’an dernier. Les analystes anticipaient toutefois une plus grande amélioration et prévoyaient en moyenne des marges de 5,2%, selon Desjardins Marché des capitaux.
En comparaison, les marges pour le secteur de l’aviation civile sont de 20%, comparativement à 20,6% à la même période l’an dernier.
CAE éprouve des difficultés sur certains contrats en raison de l’inflation et de la rareté de main−d’œuvre. L’entreprise montréalaise avait déjà évoqué ce problème l’an dernier et espérait redresser la situation lors de l’exercice en cours qui prend fin le 31 mars 2024.
L’instabilité politique à Washington ralentit toutefois l’obtention de nouveaux contrats que la société espère plus rentables. «Le revirement que nous espérions cette année dans le secteur de la défense a été retardé», explique le président et chef de la direction, Marc Parent, lors d’une conférence avec les analystes financiers.
«Nous croyons que nous continuerons de faire des progrès dans la transformation de nos activités en regarnissant notre carnet de commandes avec des programmes plus rentables et avec la fin des contrats à faibles marges. Cela devrait nous amener vers une entreprise substantiellement plus grande et plus profitable.»
Prévisions 2025
M. Parent s’est fait questionner sur les prévisions de l’entreprise sur l’horizon 2025. La direction veut augmenter son bénéfice par action à un rythme de 25% sur trois ans (de l’exercice 2022 à 2025).
Le dirigeant a reconnu que les difficultés du secteur de la défense représentaient un risque, mais la cible demeure la même pour le moment. «À mesure que nous approcherons de l’exercice 2025, si nous avons besoin de donner plus de détails, nous le ferons.»
M. Parent a également relativisé l’impact de la vente de la division santé sur les prévisions de l’entreprise. «Ce n’est pas rien, mais c’est relativement minime en termes d’impact sur les prévisions que nous avons données et des retombées tirées de la vente.»
À la fin octobre, CAE avait annoncé qu’elle vendait sa division santé à l’entreprise américaine Madison Industries. La transaction est estimée à 311 millions de dollars (M$).
Les résultats du civil éclipsés
Pour l’ensemble de ses activités, CAE a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes grâce à ses activités dans le segment de l’aviation civile, mais cette surperformance n’a pas convaincu les investisseurs.
La société a dévoilé un bénéfice net de 58,4 M$, une hausse de 31% par rapport à l’an dernier. Le bénéfice ajusté dilué par action est de 27 cents. Les revenus, pour leur part, ont augmenté de 10% pour s’établir à 1,09 milliard de dollars (G$).
Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 20 cents et des revenus de 1,06 milliard $, selon la firme de données financières Refinitiv.
Les résultats meilleurs que prévu ne sont toutefois pas interprétés comme tels par les investisseurs. «La faiblesse de la défense et le report du redressement des marges pourraient limiter l’enthousiasme des investisseurs pour la vigueur du segment civil», estime l’analyste Tim James, de Valeurs mobilières TD.
L’action de CAE perd 1,34 $, ou 4,44%, à 28,87 $ à la Bourse de Toronto à la fin de la séance de mardi.
Stéphane Rolland, La Presse Canadienne