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Canada-Californie: des âmes sœurs en matière d’environnement

La Presse Canadienne|Publié le 09 juin 2022

Canada-Californie: des âmes sœurs en matière d’environnement

Avec Justin Trudeau assis à côté de lui, le président américain Joe Biden (sur la photo) a prononcé la salutation habituelle de la Maison-Blanche selon laquelle les États-Unis n’ont «pas de meilleurs amis au monde que le Canada». (Photo: La Presse Canadienne)

Los Angeles — Le Canada et la Californie sont des âmes sœurs progressistes en ce qui a trait au changement climatique, a déclaré jeudi le gouverneur Gavin Newsom tandis que le premier ministre Justin Trudeau et lui-même dévoilaient un nouveau plan de collaboration pour éviter les pires conséquences du réchauffement de la planète.

La feuille de route signée par le ministre de l’Environnement Steven Guilbeault et le secrétaire à la Protection de l’environnement Jared Blumenfeld, leurs patrons respectifs derrière eux, va plus loin qu’un accord de 2019 sur la réduction des émissions des véhicules, et s’efforcera de «fournir de l’air et de l’eau propres, de bons emplois et des communautés saines», selon une déclaration commune. 

MM. Trudeau et Newsom ont souligné des similitudes dans les politiques actuelles du Canada et de la Californie, notamment les efforts visant à interdire les plastiques à usage unique nocifs, les engagements en faveur d’une électricité propre et des océans sains, et la préservation de la nature.

L’accord fait progresser les mesures politiques et réglementaires visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et les polluants dans les deux juridictions, ainsi que les mesures de conservation et la lutte contre l’aggravation de la menace des incendies de forêt.

Et cela résistera à l’épreuve du temps, a déclaré M. Newsom — peu importe qui est au pouvoir dans le manoir du gouverneur de Californie, la Maison-Blanche ou le bureau du premier ministre.

La Californie est une économie de 3300 milliards de dollars par an, a-t-il dit, la cinquième plus grande au monde et un «partenaire stable» dont les efforts pour résoudre les problèmes climatiques et les normes de pollution influencent d’autres États et pays, dont le Canada, depuis des décennies.

«Nous pesons plus que notre poids», a déclaré M. Newsom, faisant valoir des réformes réglementaires qui ont résisté à l’épreuve du temps et aux tendances éphémères dans l’électorat.

«Nous pesons beaucoup dans la balance en ce qui concerne la croissance verte à faible émission de carbone, en ce qui concerne les efforts visant à changer la façon dont nous produisons et consommons l’énergie, peu importe qui est à la Maison-Blanche», a-t-il poursuivi.

M. Trudeau a déclaré que le Canada trouverait toujours grâce auprès d’un partenaire qui est prêt à aller de l’avant et à faire des progrès sur des questions d’importance commune.

«Le Canada a toujours été un pays qui s’engage dans le monde, et qu’il s’agisse de s’engager avec des pays aux vues similaires ou des États aux vues similaires comme la Californie, nous sommes juste là pour faire avancer les choses», a dit M. Trudeau.

«Lorsque nous trouvons un alignement sur tant de choses — comme nous l’avons toujours fait avec la Californie, mais comme nous l’avons spécifiquement fait sous l’administration de Gavin Newsom — nous sautons sur l’occasion», a ajouté le premier ministre.

 

La réputation du Canada comme pays producteur de pétrole

M. Trudeau a défendu avec passion les efforts de son gouvernement pour changer l’image du Canada, d’un pays économiquement dépendant de ses ressources en combustibles fossiles à un champion de la lutte contre les changements climatiques.

C’est précisément en raison de cette réputation de pays producteur de pétrole que le Canada a une crédibilité supplémentaire sur les questions climatiques, a fait valoir M. Trudeau.

«Progresser dans la lutte contre le changement climatique est vraiment difficile pour nous. Nous avons une industrie des combustibles fossiles florissante dans notre pays à un moment où le monde continue de fonctionner aux combustibles fossiles et le fera encore pendant plusieurs années», a-t-il déclaré.

«Le fait que nous soyons dans cette situation signifie qu’il est d’autant plus important pour nous d’intensifier (les efforts) et de faire preuve d’un véritable leadership dans la lutte contre le changement climatique, et c’est exactement ce que nous avons fait», a soutenu M. Trudeau.

Steven Guilbeault a décrit plus tard sa participation à une réunion du Sommet des Amériques pour documenter les progrès de l’engagement mondial sur le méthane, un effort international visant à cibler l’un des gaz à effet de serre les plus puissants.

Le Canada s’est engagé à réduire les émissions de méthane, qui peuvent être de 20 à 80% plus dommageables pour l’atmosphère que le CO2, de 30% d’ici 2030, a indiqué le ministre.

«Nous pouvons en avoir pour notre argent en termes de réduction des émissions et de prévention de l’augmentation des températures, a-t-il déclaré. Si nous réduisons les émissions mondiales de méthane de 30% d’ici 2030, c’est pratiquement 0,5 degré Celsius que nous aspirons de l’atmosphère.»

La fraternité entre MM. Newsom et Trudeau, deux dirigeants progressistes au début de la cinquantaine qui ont une silhouette semblable, était évidente dès le moment où ils se sont rencontrés sur les marches du California Science Center.

Le duo a bavardé aimablement et a ri aux éclats des blagues de l’autre alors qu’ils s’asseyaient pour un bref déjeuner-réunion avant leur conférence de presse conjointe, où M. Newsom a plaisanté sur la popularité de M. Trudeau auprès de son personnel, l’absence de limites de mandat au Canada et comment il est lui-même un «futur ex-gouverneur de Californie».

 

Rencontre plus sombre avec Joe Biden

La bonhomie et la bonne humeur ont cédé la place à une rencontre plus sombre plus tard jeudi entre M. Trudeau et le président américain Joe Biden dans une salle de réunion caverneuse au Sommet des Amériques.

M. Biden a convenu lors de cette réunion qu’il effectuerait enfin une visite en personne au Canada dans les mois à venir, sa première depuis qu’il est devenu président au milieu de la pandémie de COVID-19.

Avec M. Trudeau assis à côté de lui, M. Biden a prononcé la salutation habituelle de la Maison-Blanche selon laquelle les États-Unis n’ont «pas de meilleurs amis au monde que le Canada» et a déclaré que lui et le premier ministre partageaient une vision similaire pour l’hémisphère.

«Je pense que nous partageons tous les deux le même sentiment que les possibilités pour notre hémisphère sont illimitées», a déclaré M. Biden, le qualifiant d’«hémisphère le plus démocratique du monde».

M. Trudeau a répondu en disant qu’il est «extrêmement important» que des partenaires proches comme le Canada et les États-Unis soient là les uns pour les autres et pour les alliés du monde entier.

«Le travail que nous pouvons faire pour soutenir, projeter et partager nos valeurs est un moyen de réellement aider et d’avoir un impact sur les citoyens du monde entier», a déclaré M. Trudeau.

Cela, a-t-il dit, contribue à faire valoir «que la démocratie n’est pas seulement plus juste, mais qu’elle est également meilleure pour les citoyens, en mettant de la nourriture sur la table, en mettant l’avenir devant eux».

M. Trudeau devait également rencontrer jeudi le président de l’Argentine, Alberto Fernández, ainsi que Sundar Pichai, le PDG d’Alphabet, la société mère de Google.