Canada: la dette hypothécaire résidentielle monte à 2160G$
La Presse Canadienne|Mis à jour le 11 juillet 2024(Photo: La Presse Canadienne)
La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) affirme que la dette hypothécaire résidentielle totale du pays s’élevait à 2160 milliards de dollars (G$) en février de cette année, ce qui représente une hausse de 3,4% sur un an et la croissance la plus lente en 23 ans.
L’agence fédérale du logement affirme dans un nouveau rapport que la hausse des coûts hypothécaires et l’incertitude entourant la possible baisse de son taux d’intérêt directeur par la Banque du Canada ont modéré les ventes et les prix sur le marché de l’habitation de nombreuses régions du pays au deuxième semestre de 2023.
Cependant, la SCHL s’attend à ce que le taux de croissance de la dette hypothécaire augmente dans le contexte des prévisions de ventes et de prix des logements plus élevés dans les années à venir. Elle indique qu’une baisse anticipée des taux hypothécaires, la croissance démographique et l’augmentation des revenus réels disponibles alimenteront probablement le redressement.
«Alors que les niveaux d’endettement des ménages ont atteint un sommet historique, la fragilité financière des ménages endettés est devenue l’une de nos principales sources de préoccupation», a déclaré l’économiste en chef adjointe de la SCHL, Tania Bourassa-Ochoa, dans un communiqué.
«Les décideurs et le secteur financier surveillent de près les risques pour l’économie globale et la stabilité du système financier. En effet, un choc inattendu pourrait pousser un plus grand nombre de ménages en situation de défaut de paiement», a-t-elle souligné.
Le rapport indique également que les emprunteurs continuent de privilégier les prêts hypothécaires à taux fixe à plus court terme aux durées fixes traditionnelles de cinq ans, car ils restent incertains des perspectives des taux hypothécaires à court et moyen terme.
Et ce malgré des «escomptes considérables» offerts par les prêteurs sur les prêts hypothécaires à taux fixe sur cinq ans au cours des deux premiers mois de cette année, ce qui a marqué un renversement de la tendance par rapport au second semestre de 2023.
«Les prêteurs prévoient des réductions potentielles du taux de la Banque du Canada plus rapides qu’ils ne l’avaient prévu l’an dernier. Ils cherchent donc à conclure des prêts hypothécaires à des taux relativement élevés», indique le rapport.
Les durées allant de trois ans à moins de cinq ans sont restées le choix le plus populaire, représentant près de 40% de tous les prêts hypothécaires nouvellement prolongés en février 2024. Les prêts hypothécaires à taux variable représentaient 15% de tous les prêts hypothécaires nouvellement prolongés.
Le rapport montre aussi que le taux national de prêts hypothécaires en souffrance a atteint 0,17% au quatrième trimestre de l’année dernière, toujours proche des plus bas historiques, mais avec une tendance à la hausse pour la première fois depuis le début de la pandémie.
Il met également en évidence que les six grandes banques prennent une part croissante du marché des prêts hypothécaires prolongés.
Au quatrième trimestre de 2023, la part de ces banques a augmenté de 11,8 points de pourcentage par rapport à l’année dernière, grâce à l’augmentation des refinancements et des renouvellements. Les autres banques à charte et coopératives de crédit ont enregistré des baisses de 6,9 et 3,1 points de pourcentage, respectivement.