Canola: le Canada recherche de nouveaux clients asiatiques
La Presse Canadienne|Publié le 29 avril 2019Le gouvernement tente de répondre à l’embargo décrété par la Chine.
Le Canada est à la recherche de nouveaux clients asiatiques pour son canola afin de répondre à l’embargo décrété par la Chine, a indiqué lundi le ministre du Commerce international, Jim Carr.
Ottawa continue également de faire pression sur le gouvernement chinois afin qu’il autorise une délégation canadienne à se rendre en Chine pour vérifier les allégations selon lesquelles le canola canadien serait contaminé par des parasites, a déclaré le ministre Carr en entrevue.
Invoquant des inquiétudes non prouvées concernant des « organismes nuisibles », la Chine a rejeté les envois canadiens de semences de canola au cours des derniers mois et a suspendu les licences de deux grands exportateurs canadiens. Le 1er avril, Ottawa a demandé à Pékin que des membres de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) et d’Agriculture et Agroalimentaire Canada puissent se rendre en Chine pour confirmer les allégations, mais aucune réponse n’a été reçue à ce jour.
L’ACIA a inspecté à deux reprises les expéditions en question et n’a trouvé aucune impureté, déclarait le ministre Carr à La Presse canadienne samedi, avant la visite à Ottawa du premier ministre japonais, Shinzo Abe.
« Nous voulons avoir une conversation scientifique avec les Chinois pour vérifier les allégations selon lesquelles le canola canadien de très haute qualité contiendrait des impuretés. Nous souhaitons que cela nous soit démontré », a soutenu le ministre. « Nous enverrons une délégation de haut niveau dès que cette invitation nous sera transmise. En attendant, il est important que nous recherchions d’autres marchés pour notre canola et, bien sûr, l’Asie-Pacifique en fait partie, y compris le Japon. »
La ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, a également écrit à ses homologues chinois pour faire pression, a ajouté M. Carr. Quand on lui a demandé pourquoi, selon lui, les Chinois tardaient tant à répondre, M. Carr a répondu: « Je ne peux pas parler pour eux. »
Les premiers ministres Trudeau et Abe ont discuté en fin de semaine du différend entre le Canada et la Chine concernant les détenus et le canola, lors de la visite de deux jours du dirigeant japonais à Ottawa.
La Chine « essaie d’imposer son approche à des pays du monde entier », a déclaré M. Trudeau. « Alors que des pays comme le Japon et le Canada continuent de s’engager économiquement avec la Chine, nous devons faire face à certains de ces défis. »
Le premier ministre Abe a de son côté souligné que « le Japon et le Canada partagent les mêmes valeurs de liberté, des droits de la personne et de l’État de droit ».
« La communauté internationale doit s’en inspirer, s’unir et encourager la Chine à jouer un rôle constructif », a-t-il souhaité.