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CELI: les erreurs à éviter

Morningstar|Publié le 02 février 2022

CELI: les erreurs à éviter

À part utiliser le CELI pour y garder de l’argent liquide, il y a plusieurs autres petites erreurs qui peuvent s’avérer coûteuses. (Photo: 123RF)

Après la joie que l’on éprouve à l’ouverture de nouveaux droits à cotisation pour l’année prochaine et avant que la saison des REER ne batte son plein, le moment est venu de vérifier si votre CELI est sur les bons rails pour l’année.

Mais d’abord, un rappel. Un compte d’épargne libre d’impôt, ou CELI, est un régime enregistré qui permet d’économiser un montant d’argent, sous une limite fixée par le gouvernement, chaque année sans payer d’impôts pour les gains réalisés.

Les personnes qui étaient âgées de plus de 18 ans et possédaient un numéro d’assurance sociale en 2009, lors de son introduction, ont droit à une limite de cotisation de 81 500$. Ce montant inclut la limite pour l’année 2022 qui est de 6000$. Beaucoup de gens voient le mot «épargne» dans «Compte d’épargne libre d’impôt», et leur première pensée est que c’est là qu’on met de l’argent de côté pour des vacances ou des dépenses imprévues. Ce qui n’est pas une bonne idée. Le CELI est un compte de placement idéal, surtout si l’on veut éprouver la magie de l’intérêt cumulé. En fait, il n’y a aucun autre endroit dans lequel on peut faire fructifier son argent et le retirer sans payer d’impôt.

À part utiliser le CELI pour y garder de l’argent liquide, il y a plusieurs autres petites erreurs qui peuvent s’avérer coûteuses, des erreurs qu’Adam Bornn, planificateur financier à Parallel Wealth, ne constate que trop souvent dans son bureau. Adam Bornn, qui a une présence sur YouTube de plus en plus grande dans le domaine des finances personnelles, a mis au point une vidéo populaire qui nous alerte sur ces dangers communs. Nous l’avons contacté pour en parler, et il a souligné les erreurs qui, selon lui, sont les plus communes:

 

Emprunter pour investir dans son CELI

Le cumul fonctionne dans les deux sens. Les intérêts accumulés que l’on paie pour rembourser une dette peuvent être coûteux. Une grosse erreur qu’Adam Bornn constate avec les CELI est la présence d’une grosse dette avec un taux d’intérêt élevé, sur une carte de crédit par exemple. «Éliminons cette dette d’abord, dit Adam Bornn. Peu importe si l’on a un CELI de 10 000$ qui rapporte, disons, 5% par an, si l’on doit payer des intérêts de 20% sur une dette de carte de crédit de 10 000$ ». C’est un écart de 15% qui, note-t-il, peut coûter beaucoup d’argent : 1 500$ en l’occurrence. Ce n’est pas souhaitable d’investir avant d’avoir réglé cette dette.

C’est également la réponse à une autre question que nous entendons souvent chez nos lecteurs : «Devrais-je emprunter pour investir?» L’idée est ici d’investir son argent à un taux supérieur à l’intérêt que l’on paie sur l’emprunt. Plus facile à dire qu’à faire! Christine Benz, directrice des finances personnelles à Morningstar, prévient les investisseurs de mûrement réfléchir aux montants que l’on peut raisonnablement gagner avec les divers types de placements. «Dans ce cas, il y a une inadéquation entre une obligation de garantie (le coût de l’emprunt) et le rendement, qui est incertain quel que soit l’endroit où l’on investit sauf si c’est dans de l’argent liquide, dit-elle. Et avec des investissements en liquidités, on n’arrivera jamais, de près ou de loin, à contrebalancer le coût d’un emprunt.

 

Cotiser et retirer de l’argent la même année

Un autre scénario qui peut coûter beaucoup d’argent est de cotiser, puis retirer, puis cotiser encore la même année. Un CELI n’est pas tout à fait structuré pour ça. Chaque fois que l’on y met de l’argent, même si c’est pour «remettre» de l’argent que l’on a précédemment retiré, on utilise de nouveau ses droits de cotisation, et ça peut poser problème.

Adam Bornn en donne un exemple: supposons que le 1er janvier 2022, vous déposiez le montant maximum de vos droits à cotisation: 81 500$. Vous gardez cet argent liquide, puis décidez d’acheter une nouvelle voiture, alors vous retirez l’argent. Mais le prix des voitures augmente trop, et vous décidez d’attendre et de le remettre dans le CELI en automne. Grosse erreur. «Vous ne pouvez pas. Vous avez déjà déposé le montant maximum autorité cette année, dit Adam Bornn. Vous ne pourrez cotiser de nouveau qu’en 2023.

Si vous dépassez le plafond des cotisations, il y a une pénalité de 1% par mois, ce qui n’est pas rien !

 

Ne pas avoir de plan fiscal de fin d’année

Une grosse erreur qu’Adam Bornn rencontre chez ses clients, et dont on ne parle pas assez, c’est celle d’un CELI qui n’a pas d’échéancier accompagnant son plan financier. «Disons par exemple que vous avez besoin de 25 000$ pour régler une dépense en février et que vous avez atteint votre plafond de cotisation au CELI. Nous demandons souvent à nos clients d’effectuer ce retrait en décembre, de sorte qu’en février, ils aient déjà cet argent dans leur compte en banque. Puis, plus tard dans l’année, si les finances du client le lui permettent, il pourra cotiser de nouveau ce montant.»

Si vous avez besoin d’argent au début de l’année civile qui s’annonce et que vous avez atteint votre plafond de cotisation, le compte peut être utilisé comme un outil de planification financière, dit Adam Bornn. Il vous donnera l’argent dont vous avez besoin tout en vous procurant la souplesse de le rajouter à votre compte et d’en augmenter le rendement sans payer d’impôt.