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CGI: hausse en un an des bénéfices et des revenus

La Presse Canadienne|Publié le 01 février 2023

CGI: hausse en un an des bénéfices et des revenus

(Photo: La Presse Canadienne)

«Depuis le début de votre présentation, l’équipe, le prix de l’action a augmenté de 5$», a lancé le fondateur et président exécutif du conseil d’administration de CGI, Serge Godin, à la clôture de l’assemblée générale annuelle des actionnaires, mercredi, une hausse qui se maintenait à la clôture des marchés.

L’équipe en question, représentant la haute direction du géant québécois des technologies de l’information (TI), venait de présenter des résultats supérieurs aux attentes des analystes pour le premier trimestre de 2023, se terminant au 31 décembre dernier.

 

À (re)lire: Groupe CGI est-il plus qu’un refuge en techno?

 

1G$ pour des acquisitions

Au-delà de ces résultats, les perspectives de CGI pour les années à venir sont encourageantes. L’entreprise s’est bâti une réserve de 1 milliard $ pour réaliser des acquisitions en 2023: «À chaque année, on met un montant de côté pour des acquisitions potentielles, donc ce n’est pas nouveau», a expliqué le président et chef des opérations, François Boulanger, en entrevue avec La Presse Canadienne après l’assemblée générale.

«Pendant la COVID, on avait ralenti un peu parce qu’on se demandait ce que serait l’impact (de la pandémie) sur certaines de ces compagnies qu’on regardait (…) On voulait accélérer», a-t-il poursuivi, notant que la COVID laisse dans son sillage certaines compagnies dont la valeur réelle est dépréciée.

Un effectif en croissance

Le ralentissement en question ne signifiait toutefois pas reculer. Contrairement à plusieurs autres acteurs du secteur des technologies qui ont dû réduire leur personnel, l’effectif mondial de CGI a poursuivi son expansion, passant de près de 82 000 employés en 2022 à un peu plus de 90 000 aujourd’hui, une hausse de 10,1% attribuable à la croissance de l’entreprise, mais aussi à part approximativement égale, aux acquisitions.

François Boulanger a toutefois reconnu que le recrutement est un défi dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. L’entreprise a dû multiplier les efforts de recrutement, notamment auprès des universités, ainsi que dans le bassin créé par les réductions de personnel ailleurs.

De plus, la surenchère pour attirer les candidats a mené certains de ses clients à se tourner davantage vers l’entreprise montréalaise pour sous-traiter leurs besoins plutôt que d’embaucher eux-mêmes des spécialistes en technologies de l’information à gros prix. «“Le nombre de clients qui ont recours à des partenaires externes pour au moins la moitié de leur service en TI est en augmentation par rapport à l’an dernier”, avait indiqué plus tôt, lors de l’assemblée générale, la coprésidente du conseil et vice-présidente exécutive de CGI, Julie Godin.

Impacts de l’inflation

M. Boulanger ajoute que l’inflation complique aussi la situation de la main-d’œuvre: “Il a fallu en tenir compte dans la compensation de nos employés (et) on a reflété ça dans nos taux.” Le marché, dit-il, a toutefois compris qu’il devrait en absorber une portion: “Pour nos clients, trouver du monde était le plus important et ils étaient prêts à en payer la valeur.”

Autre conséquence de l’inflation et des coûts de main-d’œuvre, la clientèle a aussi intensifié ses appels auprès de CGI pour implanter différentes mesures de réduction de leurs propres coûts, entre autres avec l’automatisation.

CGI et la transition énergétique

Julie Godin, qui est responsable de la planification et du développement stratégique de l’entreprise, avait également fait référence à certaines tendances lourdes dont CGI entend tirer profit, notamment les changements climatiques et la transition énergétique: “De plus en plus de gouvernements et d’entreprises mettent en place des politiques, des cibles ainsi que des exigences légales et réglementaires en matière de décarbonisation et de publication de résultats”, a-t-elle fait valoir.

CGI, explique François Boulanger, peut jouer un rôle stratégique dans ce secteur: “Maintenant, toutes les compagnies doivent capturer des données sur leurs émissions. Et ça, on a des solutions pour les aider à comprendre combien d’émissions elles produisent, d’où viennent ces émissions-là et ensuite, à certains endroits, on peut même les aider à implanter des systèmes pour capturer certaines de ces émissions.”

Cybersécurité: désormais incontournable

Enfin, une autre occasion d’affaires se situe du côté de la division de cybersécurité, où la demande ne cesse de croître. M. Boulanger est catégorique à ce sujet ; pour toute entreprise, gouvernement ou autre, la question n’est pas de savoir s’ils seront ciblés par une cyberattaque, mais bien quand: “C’est sûr que vous allez vous faire attaquer. C’est comme la porte d’entrée ; est-ce que quelqu’un va forcer ta porte d’entrée? Oui, un jour, quelqu’un va forcer ta porte d’entrée, mais assure-toi de ne pas mettre tes bijoux près de la porte d’entrée. Assure-toi de mettre ça dans un coffre-fort et même, tes choses qui ont le plus de valeur, ne les laisse même pas dans la maison.”

Il ajoute que la cybersécurité est devenue incontournable au point où elle n’habite plus dans sa seule division: “Dans tout ce que tu fais en TI aujourd’hui, il faut que la sécurité soit là aussi. On vend des TI, il faut que la sécurité soit là. On fait des systèmes, faut que la sécurité soit là. C’est partout.”

Des résultats bien accueillis

CGI affiche un bénéfice du premier trimestre en hausse de 4,1% par rapport à celui de la même période un an plus tôt, alors que ses revenus ont bondi de 11,6%.

La société montréalaise a réalisé un bénéfice net de 382,4 millions $, soit 1,60$ par action, au cours du trimestre clos le 31 décembre, ce qui se comparait à un bénéfice et 367,4 millions $, ou 1,49$ par action, pour la même période en 2021.

En excluant les éléments non récurrents, le bénéfice ajusté par action s’est chiffré à 1,66$ au plus récent trimestre, comparativement à 1,50$ un an plus tôt.

De leur côté, les revenus trimestriels ont atteint 3,45 milliards $, comparativement à ceux de 3,09 milliards $ du premier trimestre précédent.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté par action de 1,60$, et à un chiffre d’affaires de 3,33 milliards $, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

La valeur des nouveaux contrats signés au cours du premier trimestre s’est élevée à 4,04 milliards $, alors qu’elle avait été de 3,60 milliards $ un an plus tôt.

La valeur du carnet de commandes de CGI atteignait ainsi 25,01 milliards $ en date du 31 décembre.