Étant donné les quatre saisons du Québec, les fenêtres des immeubles ont une durée de vie qui varie entre 15 et 20 ans. (Photo: 123RF)
Étant donné les quatre saisons du Québec, les fenêtres des immeubles ont une durée de vie qui varie entre 15 et 20 ans. Si vous devez changer les vôtres en 2023, prévoyez quelques dizaines de milliers de dollars pour les travaux.
Peu importe l’épaisseur du verre (double ou triple) et le type de matériau dont est constitué le cadre (bois, PVC ou aluminium), il en coûte aujourd’hui, au bas mot, entre 750 $ et 2000 $ (installation comprise) pour installer une fenêtre portant un sceau Energy Star. « L’écart de prix va généralement varier en fonction de la taille de l’ouverture, précise Marilena Tricarico, réalisatrice de contenu à RénoAssistance. Mais d’emblée, prévoir un montant moyen d’au moins 1500 $ par fenêtre permet déjà une budgétisation sommaire du projet. »
Fondée en 2010, la plateforme de RénoAssistance permet à ses utilisateurs d’obtenir jusqu’à trois soumissions d’entrepreneurs issus de leur région afin de réaliser leur projet de rénovation. En 2022, un peu plus de 6 % des demandes reçues par l’organisme concernaient des travaux de changement de fenêtres, mentionne la porte-parole de ce service de référence d’entrepreneurs.
Une dépense à coût élevé
En tenant compte des soumissions retenues par les consommateurs en 2022, Marilena Tricarico signale que les propriétaires d’un bungalow ont payé en moyenne entre 14 000 $ et 22 000 $ pour changer une dizaine de fenêtres. Les modèles à battants étant plus chers d’au moins 100 $ à 200$ l’unité, ce sont eux qui font augmenter le coût de la facture, indique-t-elle. Les détenteurs d’une propriété de style cottage ont, pour leur part, déboursé entre 21 000 $ et 28 000 $ pour des travaux comportant en moyenne 14 fenêtres. Quant aux propriétaires de duplex et de triplex, des immeubles qui comptent habituellement entre 16 et 20 fenêtres, les coûts ont varié entre 23 000 $ et 44 000 $.
La facture peut toutefois être moins salée si les travaux se limitent à changer le verre de la fenêtre. Selon les propositions reçues par les consommateurs ayant visité la plateforme Soumissionrenovation.ca, un autre service de référence d’entrepreneurs, les coûts de ces travaux représentent près de 150 $ le pied carré, soit en moyenne de 250 $ à 800 $ par ouverture, mentionne son président fondateur, Michel Jodoin. Créé en 2014, Soumissionrénovation.ca regroupe près de 10 000 entrepreneurs certifiés RBQ au Québec. Le service de cette plateforme est également présent ailleurs au pays.
Grosses factures, petits avantages
Malgré les sommes élevées nécessaires pour effectuer ces travaux, les propriétaires bénéficient de minces consolations pécuniaires pour y faire face. À commencer par les subventions accordées par les deux principaux ordres gouvernementaux, provincial et fédéral. Des subventions qui encouragent les propriétaires à augmenter l’efficacité énergétique de leur immeuble.
Ainsi, depuis 2017, le programme Rénoclimat permet aux propriétaires d’immeubles du Québec de bénéficier d’une subvention de 60 $ pour chaque ouverture brute. Le programme fédéral ajoute, quant à lui, un montant de 125 $ ou de 250 $, selon le degré d’efficacité énergétique des fenêtres pour chaque ouverture brute, jusqu’à concurrence de 5000 $.
Une ouverture brute est définie comme une «ouverture structurellement stable dans un mur extérieur», explique-t-on sur les sites de ces programmes gouvernementaux. À titre d’exemple, une fenêtre en baie qui compte trois fenêtres installées dans une ouverture brute est admissible à une seule subvention. Les puits de lumière ainsi que le remplacement unique de la vitre, du châssis ou d’une porte sans cadre ne sont pas admissibles.
Des proprios responsables des démarches
Notez que les démarches pour obtenir ces aides financières ne sont pas de la responsabilité des entrepreneurs qui réalisent les travaux, avertit Maria Le Royer, conseillère aux ventes chez Vaillancourt portes et fenêtres, un fabricant de Saint-Germain-de-Grantham, dans le Centre-du-Québec. « C’est au propriétaire de les réclamer s’il souhaite en bénéficier », dit-elle.
À ce propos, ce processus ne consiste pas seulement à remplir des formulaires et à fournir des factures, renchérit Debora, une propriétaire qui a changé, en octobre dernier, la quinzaine de fenêtres et les deux portes-patio du triplex qu’elle habite avec ses parents.
Afin de bénéficier des deux subventions gouvernementales, cette copropriétaire a d’abord reçu la visite d’un évaluateur de Rénoclimat. Ce dernier a effectué un test d’étanchéité dans les trois appartements de l’immeuble avant le début des travaux. Un exercice, soutient-elle, qui s’est avéré très instructif. « Le test a révélé, bien sûr, la désuétude des fenêtres, mais a également permis de déceler plusieurs autres fuites d’air dans diverses pièces de l’immeuble », raconte-t-elle.
Une fois les rénovations de fenêtres terminées, l’évaluateur de Rénoclimat est revenu sur les lieux afin de s’assurer que les travaux avaient été réalisés. À ce propos, lorsque cette visite est concluante, elle permet d’accéder à la subvention fédérale, soulève Debora. Dans les deux cas, il faut toutefois se montrer patient, avise-t-elle. Cinq mois après les travaux, la propriétaire du triplex attend toujours les deux chèques auxquels elle a droit. De l’argent qu’elle devrait recevoir avant le début de l’été qui vient, lui dit-on à Rénoclimat.
Des économies énergétiques
En attendant d’empocher les subventions promises, une somme totale avoisinant les 3000 $, l’exercice permet déjà à Debora de réaliser quelques petites économies. Ses récentes factures mensuelles hydroélectriques affichent un montant réduit d’au moins une quinzaine de dollars, souligne-t-elle. Ce qui corrobore les affirmations d’Hydro-Québec voulant que de nouvelles fenêtres mieux isolées puissent faire économiser jusqu’à 10 % sur la facture de chauffage annuelle.
Une plus-value pour la maison
Cet exercice ne nuit pas non plus aux propriétaires qui souhaitent plus tard vendre leur immeuble, note Corinne Desmeules, directrice générale de l’agence Remax Bonjour, à Mirabel. « Bien qu’il soit difficile d’établir la valeur monétaire des travaux, la rénovation des fenêtres de maison se traduit définitivement par une augmentation de la valeur de l’immeuble. Ces travaux accentuent le caractère ‘‘clés en main’’ de la maison. Ce qui laisse beaucoup moins de manœuvres de négociation aux acheteurs qui souhaitent faire baisser le prix de vente », explique la professionnelle en immobilier.
Quelques consignes de base
Pour le reste, nos experts recommandent de prendre le temps de bien magasiner ses fenêtres avant de signer une entente. « Des fenêtres dont le cadre intérieur est en bois, c’est beau. Mais ça exige davantage d’entretien qu’un modèle en aluminium ou en PVC », avise Marilena Tricarico, de RénoAssistance. Elle conseille également de poser des questions aux entrepreneurs et surtout d’aller voir sur place pour manipuler et tester les mécanismes de fermeture et de sécurité. Sans oublier de s’informer sur les garanties qu’offrent les entrepreneurs sur leurs différents produits.
Certains seront sans doute tentés d’opter pour les fenêtres à haute performance énergétique qui sont associées à la subvention fédérale la plus élevée de 250 $ par ouverture brute. À ces derniers, l’équipe de Vaillancourt portes et fenêtres suggère de bien faire leurs calculs. Les avantages énergétiques ne justifient peut-être pas un tel investissement, puisque ces fenêtres coûtent généralement 200 $ de plus par unité.
Enfin, si le changement de fenêtres figure à votre agenda pour l’été 2023, mieux vaut commencer votre magasinage. Il faut compter de deux à trois mois entre la commande des fenêtres et le jour de leur installation. S’il n’y a pas de retard.