Chine: les États-Unis pourront effectuer des audits financiers
La Presse Canadienne|Publié le 26 août 2022Bien que préliminaire, ce protocole d’entente demeure l’un des rares moments où les États-Unis et la Chine semblent s’accorder. (Photo: La Presse Canadienne)
Washington — Les États-Unis et la Chine ont conclu un protocole d’entente permettant aux régulateurs des marchés américains à effectuer des vérifications financières d’entreprises chinoises dont les actions sont disponibles en bourse.
Cet enjeu faisait l’objet d’une longue bataille et les régulateurs américains menaçaient d’expulser un grand nombre d’entreprises chinoises de la bourse de New York ainsi que du Nasdaq s’ils ne pouvaient pas procéder à des inspections.
L’entente annoncée vendredi par les régulateurs des marchés aux États-Unis et en Chine demeure préliminaire. Le président de la Securities and Exchange Commission, Gary Gensler, a déclaré qu’on devra «juger l’arbre à ses fruits».
«Bien qu’important, le cadre de travail n’est qu’une étape du processus», a déclaré Gary Gensler dans un commentaire rédigé à l’avance.
«Cette entente sera significative seulement si (les régulateurs américains) peuvent véritablement inspecter et mener des vérifications complètes sur les finances des firmes chinoises. Si ce n’est pas le cas, environ 200 entreprises établies en Chine vont être privées du droit de négocier leurs actions aux États-Unis», a-t-il poursuivi.
Dans le cas où l’entente est confirmée, cela va permettre aux investisseurs américains de conserver un accès aux actions d’importantes entreprises chinoises tout en étant protégés par l’intégrité des vérificateurs indépendants.
«Il s’agit sans équivoque d’une très bonne nouvelle et d’un grand pas vers l’évitement du déréférencement des entreprises chinoises aux États-Unis, a commenté l’analyste de la firme Evercore ISI, Tobin Marcus. Une entente n’est que la première étape pour éviter le déréférencement. Ce qui doit se réaliser, c’est que les inspecteurs américains doivent pouvoir se présenter et effectuer leurs vérifications financières.»
Il a ajouté que ces vérifications pourraient prendre des mois.
Bien que préliminaire, ce protocole d’entente demeure l’un des rares moments où les États-Unis et la Chine semblent s’accorder alors que les deux États s’affrontent sur les fronts des échanges commerciaux, de la guerre en Ukraine et des droits de la personne.
La tension a d’ailleurs atteint un autre niveau à la suite de la récente visite de la présidente de la Chambre des représentants du Congrès américain Nancy Pelosi à Taïwan. L’île autonome est considérée par la Chine comme faisant partie de son territoire. Le gouvernement chinois avait réagi à la visite de Nancy Pelosi en déployant des exercices militaires autour de Taïwan.
Parmi les quelque 200 entreprises chinoises menacées de déréférencement aux États-Unis, on retrouve le Groupe Alibaba, le plus important compétiteur mondial du marché du commerce électronique.
La Chine et Hong Kong seraient les seuls États toujours réfractaires à permettre aux vérificateurs financiers américains d’effectuer des enquêtes chez les entreprises cotées en bourse.