ÉLECTIONS FÉDÉRALES. L'opposition a critiqué le gouvernement Trudeau pour ses déficits budgétaires.
ÉLECTIONS FÉDÉRALES. L’opposition a critiqué le gouvernement Trudeau pour ne pas avoir équilibré le budget fédéral à la fin du mandat, mais le ministre des Finances sortant, Bill Morneau, se défend en soulignant que la priorité des libéraux est d’investir pour améliorer la qualité de vie des Canadiens et créer de la croissance économique, tout en demeurant fiscalement «responsable».
Les autres partis ne voient pas les choses du même oeil, rappelant la promesse faite en 2015 de revenir à l’équilibre en 2019-2020. Pour le prochain mandat, le Parti libéral n’a pas l’intention d’enrayer le déficit.
«Nous avons le meilleur bilan de tous les pays du G7, tandis que le ratio de dette par rapport à notre économie s’améliore. Les conservateurs pensent qu’ils peuvent couper pour arriver à la prospérité tout en continuant de donner des baisses d’impôts aux plus riches», répond M. Morneau en entrevue.
Pour stimuler l’économie, les libéraux veulent faciliter l’embauche d’immigrants qualifiés, «donner de l’oxygène» aux entreprises, investir dans les infrastructures… Plusieurs de ces mesures sont le prolongement des décisions du premier mandat. «Il faut s’assurer qu’on a une économie qui croît, avec une main-d’oeuvre au travail», déclare M. Morneau.
Le Parti libéral du Canada (PLC) veut accroître de près de 10% le nombre d’immigrants venant au pays, pour atteindre 350 000 personnes en 2021. M. Morneau affirme qu’une immigration accrue aidera les entreprises qui pâtissent de la pénurie de main-d’oeuvre. «La démarche est d’avoir des immigrants qui ont une expertise pour travailler», dit-il.
La productivité avant tout
Les libéraux veulent également aider les PME à prospérer, mais sans réduire leur taux d’imposition, qui s’élève à 9% au fédéral. «Le Canada a déjà le taux d’imposition le plus faible pour les PME dans les pays du G7», souligne l’ex-homme d’affaires.
Les PME peuvent être plus prospères si elles sont plus productives, selon lui. Pour y arriver, les libéraux proposent notamment de réduire la lourdeur administrative, qui engendre des coûts importants pour les PME. «On veut aider les entreprises en allégeant la réglementation quand c’est possible», dit le candidat de Toronto-Centre.
Les troupes de Justin Trudeau proposent d’autres mesures pour la productivité, dont plusieurs ont déjà été annoncées dans les budgets précédents. Par exemple, M. Morneau souligne que son gouvernement a augmenté son financement dans la R et D, tout comme il a bonifié «significativement» les programmes de bourses pour les étudiants universitaires.
Des milliards dans les infrastructures
Par ailleurs, le PLC veut continuer d’investir dans les infrastructures. Quand ils ont pris le pouvoir en 2015, les libéraux se sont engagés à investir 180 milliards de dollars en 12 ans, incluant une part de fonds privés.
En 2016, ils ont aussi créé la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) pour accélérer les investissements. Les conservateurs d’Andrew Scheer veulent mettre la hache dans la BIC, car elle n’est pas efficace, selon eux.
M. Morneau défend les réalisations de la BIC. «Nous avons vu des résultats. Du REM, à Montréal, au GO RER, à Toronto, en passant par les développements ferroviaires à haute fréquence de Québec à Toronto et toute une série de projets à venir; un gouvernement Scheer sacrifierait ses projets», allègue-t-il.
En mai, Infrastructure Canada a publié un rapport d’étape indiquant que près du quart des 180 G$ des investissements promis ont été réalisés depuis 2015, et ce, pour 48 000 projets d’une valeur de 42,3 G$, dont 6,7 G$ au Québec.
En matière de lutte au changement climatique, les libéraux proposent de porter la taxe sur le carbone de 20 $ à 50 $ la tonne d’ici 2022. Ils s’engagent à verser 90 % des revenus de la taxe aux Canadiens touchés par les hausses du prix des carburants. Ils veulent aussi investir dans l’efficacité énergétique des bâtiments gouvernementaux et municipaux.