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Cinq projets qui redessineront Montréal

Martin Jolicoeur|Édition de la mi‑septembre 2019

Les Québécois le voient, leur métropole se transforme. Les chantiers se multiplient et l'apparition fréquente de ...

Les Québécois le voient, leur métropole se transforme. Les chantiers se multiplient et l’apparition fréquente de nouvelles tours, qu’elles soient d’habitations ou de bureaux, témoigne de son effervescence économique.

 Montréal a connu la plus forte croissance des villes canadiennes en 2017 et 2018. Et à constater le nombre de grues qui s’activent dans ses quartiers centraux, une évidence s’impose : elle continue de prospérer.

Vous n’en pouvez déjà plus ? Vous devrez prendre votre mal en patience ! Car en marge des chantiers en cours, entraînant déjà leur lot de poussières, détours et autres désagréments, les promoteurs se bousculent au comptoir des permis de l’Hôtel de Ville.

Dans leurs cartons, non pas la construction de tours ou immeubles à la pièce, mais bien les plans et devis de nouveaux quartiers complets à construire. Car la tendance change, c’est désormais des villes dans la ville que l’on cherche à construire. Avec des logements bien sûr, mais également, des commerces, des emplois, des parcs, des écoles, et une attention particulière aux enjeux de mobilité. Et ayant surtout comme particularité d’avoir une vision d’ensemble.

Le maître-mot de tous ces projets est planification, résume Robert Beaudry, conseiller municipal de Ville-Marie et responsable du développement économique, commercial et de l’habitation au conseil exécutif de la Ville de Montréal. L’objectif avoué : éviter à tout prix de reproduire un deuxième Griffintown, ce quartier du sud-ouest du centre-ville de Montréal devenu le symbole de toutes les bévues ou fautes urbanistiques qu’une ville qui maîtrise son développement devrait éviter. Aujourd’hui, ce quartier de 10 000 habitants tente de palier aux manques de planification passés, un arbre ou une plate-bande à la fois.

«Griffintown est vraiment le contre-exemple de tout ce que nous ne voulons plus pour l’avenir de Montréal, affirme M. Beaudry. Nous voulons faire naître des milieux de vie à échelle humaine avec tout ce que cela impose comme services et commerces de proximité. Des quartiers qui offriraient d’autres options à ses résidents que de prendre leur voiture pour acheter du lait, ou trouver une école pour leurs enfants.»

Ces nouveaux quartiers en devenir prendront place sur des terres souvent au lourd passé industriel, abandonnées ou sur le point de l’être, en voie de contribuer à l’essor de Montréal d’une tout autre manière.

Découvrez ces cinq projets qui redessineront le visage de Montréal dans les années à venir.

 

À l’abandon depuis une décennie, le site de l’ancien hippodrome Blue Bonnets cèdera la place à un tout nouveau quartier de 5 millions de pi2, l’équivalent de 77 terrains de football. (Carte: Google / Photo: Alexis Hamel)


1. Le Quartier de l’hippodrome

Nom : Hippodrome Blue Bonnets
Superficie à développer : 5 millions de pi2
Promoteur : n.d.
Investissements prévus : n.d.
Début des travaux : 2020
Fin prévue des travaux : n. d.
Vocation finale : résidentielle et commerciale

À l’abandon depuis la fin officielle de ses activités équestres il y a une décennie, le site de l’ancien hippodrome Blue Bonnets continue de susciter la convoitise des développeurs et l’espoir d’une vie plus abordable pour les résidents défavorisés des environs.

Après des années de discussions, le vaste terrain a finalement été cédé par Québec il y a deux ans à la Ville de Montréal. Et à en croire le responsable du dossier à l’Hôtel de ville, l’administration Plante n’entend pas demeurer fiduciaire de ce site encore longtemps les bras croisés.

Situé tout juste à l’ouest de l’autoroute Décarie, dans le prolongement de la rue Jean-Talon, l’espace fait 46 hectares (5 millions de pi2). Pour donner une idée de son étendue, c’est l’équivalent de 77 terrains de football canadiens.

En lieu et place de ce vaste terrain, la Ville affirme vouloir rassembler les conditions requises à «l’émergence d’un quartier complet exemplaire» censé regrouper à terme plus de 5000 unités d’habitation. Du nombre, précise-t-on, une part importante sera réservée aux logements sociaux, abordables et conçus à l’intention des familles, «afin d’assurer la mixité sociale et économique» souhaitée par l’administration actuelle.

Dans ce futur quartier, à quelques centaines de mètres de la station de métro Namur, la Ville entend faire une belle place aux déplacements collectifs et actifs. Au programme, on pense à une reconfiguration de la rue Jean-Talon et à l’intégration du futur Réseau express de vélo (REV) de manière à désenclaver, rendre ce secteur encore inhospitalier plus invitant, tant pour les automobilistes que pour les piétons.

«Il est terminé le temps où l’on construisait des quartiers et on disait aux gens de se débrouiller pour s’y rendre, explique Éric Alan Caldwell, conseiller municipal de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, responsable de l’urbanisme, de la mobilité et de l’Office de consultation publique de Montréal. Comme c’est un projet dont la Ville a la pleine maîtrise, on peut se permettre d’être ambitieux.»

L’éventuel quartier compterait trois parcs, trois écoles, deux garderies et une bibliothèque, ainsi que des services de proximité comme une pharmacie, une épicerie, des restaurants et des cafés. «On veut un quartier où l’on peut s’établir. Pas un quartier de transition, mais bien un quartier que les gens choisiront pour y vivre de manière permanente.»

L’aménagement des artères et autres infrastructures pourrait débuter aussi rapidement que l’an prochain, soutient le conseiller. Et on pourrait commencer à attribuer les terrains à développer pour construction à compter de 2023, estime-t-il.

Cet échéancier paraît d’autant plus réaliste que les études de caractérisation des sols n’indiquent pas de contamination des terrains, à l’exception de quelques poches mineures en hydrocarbures. Cette situation extrêmement rare à Montréal s’expliquerait par les vocations passées du site : un territoire agricole, essentiellement voué par la suite (à compter de 1907) à des activités hippiques.

 

Le Quartier des lumières, à naître sur l’actuel site de Radio-Canada, entend devenir le premier quartier au pays à recevoir la certification Fitwell Community, du Center for Active Design de New-York. (Carte: Google / Photo: Courtoisie)


2. Le Quartier des lumières

Nom : le Quartier des lumières
Superficie à développer : 765 000 pi2
Promoteur : Groupe Mach
Investissements prévus : 1 G$
Début des travaux : 2020
Fin prévue des travaux : 2028
Vocation finale : résidentielle, commerciale et bureaux

Le projet impressionne par son ampleur. Coincé entre le boulevard René-Lévesque Est au nord et l’autoroute Ville-Marie au sud, le quadrilatère bétonné et dominé en son centre par la tour de Radio-Canada occupe une superficie de 765 000 de pieds carrés.

À compter de 2020, et ce, sur une période qui pourrait s’étirer sur une décennie, le Groupe Mach cherchera à redonner vie à ce site anciennement habité du Centre-Sud de Montréal, connu sous le nom de Faubourg à m’lasse. Ce quartier, où vivaient 5000 personnes, a été rasé au début des années 1960 pour y construire la tour de 28 étages de Radio-Canada. Celle-ci (290 000 pi2 de superficie) et les terrains attenants ont été vendus au promoteur pour un peu plus de 42,2 millions de dollars en juillet 2017.

En lieu et place, le Groupe Mach, qui a tenté de mettre la main sur Transat le printemps dernier, se lance pour défi de construire un tout nouveau quartier, où se côtoieront des résidences, des commerces et des bureaux de la manière la plus harmonieuse possible. À terme, Mach prévoit la construction de pas moins de 4000 unités d’habitation – de type copropriété (1500), locatif (1900) et social (600) – ; d’un million de pi2 de bureaux (l’équivalent de la Place Ville-Marie), de 80 espaces commerciaux (de 1000 à 80 000 pi2 chacun), et de 900 000 pi2 de stationnements souterrains.

Ce site, résume le vice-président immobilier du Groupe Mach, Christopher Sweetnam-Holmes, deviendra un «quartier total» où l’on trouvera toutes les fonctions nécessaires au travail et à la vie en communauté, «sans pour autant qu’il se referme sur lui-même».

Ce quartier, poursuit-il, saura comprendre tous les commerces de proximité nécessaires à la vie d’un quartier (épiceries, cafés, restaurants, nettoyeurs, coiffeurs, clinique médicale) tout en s’inscrivant dans le prolongement des milieux environnants, notamment ceux du quartier des affaires à l’ouest, du Village au nord, et même du redéveloppement à venir du site du siège de la Brasserie Molson, aux abords du fleuve.

«Nous avons compris que pour créer une véritable mixité sociale, dans un quartier populaire, il faut d’abord saisir le génie des lieux qui nous accueillent et n’oublier personne», peut-on lire sur le site internet qu’a créé le promoteur pour rendre compte de ses actions et intentions d’ici à la fin des travaux, prévus pour 2028.

Les échanges entrepris auraient déjà permis des modifications. Entre autres, le promoteur prévoit maintenant la cession d’un parc municipal de 56 000 pi2, la construction d’une école primaire de 40 000 pi2 sur cinq étages et plus de 40 000 pi2 d’espaces réservés à un usage social ou communautaire.

Outre la crainte que ce projet n’entraîne une réduction des revenus pour les détaillants de Sainte-Catherine Est, des voix s’élèvent contre le risque que ce projet vienne ajouter une pression à la hausse sur le marché de l’habitation du secteur. Une préoccupation chère à l’administration de Valérie Plante.

À ce sujet, M. Sweetnam-Holmes estime au contraire que la construction de 4000 nouveaux logements, dans cinq grands ensembles de 14 étages, viendra alléger la pression. Pour l’heure, on pense les regrouper dans cinq grands ensembles de 14 étages. Du nombre, 400 (10 % de l’ensemble) seront à vendre ou à louer à des prix qualifiés d’«abordables», et 600 autres (15 % de l’ensemble) seront des logements sociaux.

La taille des logements variera du studio de 380 pi2 à des appartements pouvant comprendre trois chambres à coucher et un stationnement souterrain. Au total, on estime que 6000 personnes pourraient y habiter. Si tout va comme prévu, la livraison des logements devrait débuter à compter de 2023.

 

Sur ce site au lourd passé industriel et voisin du pont Jacques-Cartier, Prével prévoit l’érection d’un tout nouveau milieu de vie où cohabiteront familles, parcs, commerces et bureaux. (Carte: Google / Photo: Martin Jolicoeur)


3. Les Portes Sainte-Marie

Nom : les Portes Sainte-Marie
Superficie à développer : 400 000 pi2
Promoteur : le Groupe Prével
Investissements prévus : n. d.
Début des travaux : n. d.
Fin prévue des travaux : n. d.
Vocation finale : résidentielle, commerciale et bureaux

Il est difficile de l’imaginer au premier coup d’oeil. Mais si les choses se déroulent comme son promoteur l’espère, c’est un tout nouveau quartier qui prendra forme, avenue De Lorimier, immédiatement à l’est du Pont Jacques-Cartier.

Sur ce terrain en friche de 400 000 pi2, coincé entre le siège social de la SAQ (le Pied-du-Courant), les anciens studios de Télé-Québec et la rue Sainte-Catherine Est, la société immobilière Prével caresse le projet d’une cité à vocation mixte où le résidentiel côtoierait des commerces et des bureaux.

À l’abandon depuis près de deux décennies, l’ancien site industriel abritait à partir de 1872 les activités de la Dominion Oil Cloth & Linoleum Co Ltd. Les photos d’époque du secteur témoignent d’une forte activité industrielle. Les fermetures successives et l’incendie d’une usine de peinture en 2001 ont laissé l’endroit dans l’état inhospitalier qu’on lui connaît aujourd’hui.

Après avoir fait l’objet de moult spéculations, Prével a signé il y a moins d’un an une entente avec la Société de développement Bertone, à l’origine du Quai de Lorimier, un projet immobilier qui n’aura finalement jamais été réalisé.

Une fois le terrain décontaminé, Prével entend y développer un ensemble à vocation mixte, où pourront cohabiter des bureaux, des commerces et divers bâtiments à vocation résidentielle (copropriété et locatif), dont certains pourraient atteindre «au moins 15 étages».

Le promoteur, qui a présenté ses intentions en avril devant l’Office de consultation publique de Montréal, soutient ne pas être encore suffisamment avancé pour présenter quelque esquisse que ce soit du projet à naître.

L’entreprise dit tout juste amorcer les discussions avec Montréal afin de mieux définir le projet. La densification du quartier est au coeur des échanges. Un quartier plus densément peuplé assurerait une meilleure sécurité des lieux et une meilleure «abordabilité» du logement, fait-elle valoir.

Une première ébauche du futur quartier doit être présentée d’ici la fin de l’année en cours. Ce qui est sûr, c’est que «nous voulons nous attacher aux racines déjà existantes de ce quartier, explique la coprésidente de Prével, Laurence Vincent. Les résidents actuels ont déjà un grand attachement au quartier ; c’est un secteur en grande transformation, déjà passablement déstructuré, nous allons tout faire pour apporter un peu de quiétude à l’endroit.»

Il est prévu en outre que le projet comprenne un centre communautaire, une place publique accessible à tous, ainsi qu’un parc dont la superficie équivaudrait à 10 % de l’espace disponible. Tout le quartier est en réflexion, explique Mme Vincent qui invite les gens à y vivre, à utiliser l’espace qui leur est offert. «Il n’y a rien de plus triste que de proposer des places publiques qui soient désertes.»

Laurence Vincent, souhaite que le bureau et le résidentiel y côtoient des commerces pour les gens du quartier. À l’est, les locaux de Télé-Québec seront bientôt transformés en bureaux pour les fonctionnaires du gouvernement du Québec. Ce changement est censé attirer à terme quelque 3000 nouveaux travailleurs dans le quartier, ce qui ne sera pas sans aider les commerces du secteur, et Prével dans ses intentions.

 

Situé à l’intersection des autoroutes ­A-15 et ­A-40, le projet commercial du ­Royalmount, mené par ­Carbonleo, prévoit être en construction pour les 15 à 20 prochaines années. (Carte: Google / Photo: Courtoisie)


4. Le Royalmount

Nom : le Royalmount
Superficie à développer : 3 millions de pi2
Promoteur : Carbonleo
Investissements prévus : 2 G$ pour la première phase/6 G$ au total
Début des travaux : 2019, en vue de l’ouverture de la première phase en 2022
Fin prévue des travaux : entre 2034 et 2039
Vocation finale : commerciale, résidentielle, divertissement et bureaux

Faut-il encore discuter de ce gigantesque complexe commercial et touristique, ou plus simplement – comme il est de plus en plus présenté – d’un nouveau quartier multifonctionnel où cohabiteront activités commerciales, travail et vie résidentielle ?

Toujours est-il que ce projet en évolution, connu sous le nom de Royalmount, continue de soulever les passions dans la métropole. Mené par la société montréalaise Carbonleo, à qui l’on doit le complexe Dix30 à Brossard, le projet monstre doit occuper à terme 3 millions de pi2 de superficie industrielle à l’intersection des autoroutes métropolitaines (A-40) et Décarie (A-15).

Le projet actuellement autorisé par Ville Mont-Royal prévoit quelque 2 millions de pi2 de commerces (200 boutiques), six immeubles de bureaux (2,8 millions de pi2), cinq hôtels et spa totalisant 500 000 pi2 (1000 chambres), deux salles de spectacle de 7500 sièges (135 000 pi2 carrés), plus d’un demi-million de pi2 de lieux de divertissement (cinéma, parc aquatique et aquarium), et trois parcs de 12 000 espaces de stationnement intérieur.

Devant les craintes exprimées (congestion routière et impact sur les autres artères commerciales), et en marge des travaux du Groupe de travail Namur-De la Savanne, présidé par Florence Junca-Adenot, Carbonleo a présenté depuis une version modifiée de son projet initial. Le projet revu prévoit 3,45 millions de pi2 de commerces, de bureaux, d’hôtels et autres, une baisse de 44 % par rapport aux 6,2 millions de pi2 annoncés à l’origine, en plus d’ajouter des espaces verts, un terrain pour la construction d’une école, et quelque 6 000 unités d’habitation résidentielles, pouvant accueillir jusqu’à 15 000 résidents. Au même moment, le promoteur a déposé à Ville de Mont-Royal (VMR) une demande de modification du zonage pour inclure le volet résidentiel et les autres modifications au concept. Son acceptation nécessitera une modification au zonage et au plan d’urbanisme de VMR, ainsi qu’au schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Montréal.

Au printemps ont débuté des travaux de démolition, de préparation des sols et d’excavation des stationnements souterrains. Suivront ensuite, dans cette première phase d’un milliard d’investissements, la construction d’espaces commerciaux et de divertissement en tout genre, l’aménagement de 600 à 800 chambres d’hôtel, et quelque 250 000 pi2 de nouveaux espaces de bureaux.

Si tout se passe comme prévu, cette première phase devrait être terminée à temps pour son ouverture en 2022, estime Claude Marcotte, vice-président exécutif et associé, développement et construction de Carbonleo. Le défi sera grand. À preuve, Carbonleo évalue que pas moins de 35 000 ouvriers devront s’y succéder annuellement.

En principe, suivrait par la suite l’investissement d’un autre milliard de dollars pour terminer le projet qui à terme, espèrent les promoteurs, devrait totaliser au bas mot 4,5 millions de pi2 de surface commerciale. Restera probablement d’ici-là à mettre en place des mesures pour d’une part, apaiser l’inquiétude des commerçants des quartiers centraux de Montréal sur la concurrence, et d’autre part, éviter que ce projet ne vienne accroître une congestion automobile déjà importante dans le secteur.

 

Une entente négociée par la ­Ville avec les promoteurs de ce quartier en devenir, sur le site historique de la brasserie ­Molson, permettra d’offrir aux Montréalais un nouveau parc doté d’une rare vue sur le fleuve en héritage. (Carte: Google / Photo: Courtoisie)


5. Le Quartier Molson

Nom : le Quartier Molson
Superficie à développer : 1,16 millions de pi2
Promoteur : Consortium Groupe Sélection – Montoni – Fonds immobilier FTQ
Investissements prévus : n. d.
Début des travaux : 2024-2025
Fin prévue des travaux : 2035
Vocation finale : résidentielle, commerciale, bureau et touristique

C’est l’une des plus grandes fiertés de la mairesse de Montréal. Le projet de développement des terrains de la brasserie Molson-Coors, dont la direction a décidé de déménager les activités à Longueuil, promet de devenir l’un des quartiers en développement les plus en vue de la métropole.

Le projet, mené par le consortium composé du Groupe Sélection, de Montoni et du Fonds immobilier de solidarité FTQ, prévoit à terme la naissance d’un nouveau quartier à dominance résidentielle, aux côtés d’espaces à vocations commerciales, communautaires et touristiques.

Le projet comprend de 4 000 à 5 000 logements de tailles diverses, qui seront vendus ou loués, en accord avec le nouveau règlement municipal d’inclusion à venir. Selon le mémoire déposé à l’Office de consultation publique de Montréal ce printemps, les promoteurs prévoient aussi d’aménager un supermarché et d’assurer la conservation de l’horloge Molson.

Une entente de gré à gré a permis de sécuriser la cession d’un terrain de 143 000 pi2 aux fins d’un parc municipal avec vue sur le fleuve, d’une promenade riveraine (19 900 pi2, et la vente à la Ville de 52 200 pi2, au prix de 6,7 M $, pour le développement d’un pôle civique (école, espaces sociocommunautaires, etc.) et de logements sociaux.

Au total, on estime à environ 20 % la superficie totale du projet (1,16 millions de pi2) qui retournera à l’usage de la Ville. En échange, cette dernière s’est engagée à aménager le parc central (à compter de 2027) et la promenade publique, prévue sur une longueur de 500 mètres linéaires aux abords du fleuve. Il est aussi question que des servitudes de passage permettent de relier le tout à la rue Notre-Dame, de même qu’au parc Pied du courant.

La construction de la nouvelle usine de Molson a débuté l’an dernier dans l’arrondissement Saint-Hubert à Longueuil. Le déménagement des activités brassicoles de Molson devrait suivre, estime-t-on, à compter de 2022. Le démantèlement des bâtiments pourra alors débuter.

Molson a déjà confirmé son intention de maintenir son siège social sur place, à Montréal. D’autres commerces, bureaux ou employeurs pourraient se joindre au projet. «On ne veut pas d’un quartier-dortoir. On veut un quartier dynamique et vivant en tout temps», a déjà indiqué la mairesse.

Après le démantèlement des installations industrielles et la décontamination des lieux, la conversion du site d’une vocation industrielle à dominante résidentielle pourra être entreprise, pour se terminer aux environs de 2035.