Emploi: comment négocier de meilleurs salaires et avantages
La Presse Canadienne|Publié le 25 octobre 2022De nombreux candidats sautent le processus de négociation par inconfort, faire un effort pour négocier est toujours une bonne pratique. (Photo: La Presse Canadienne)
Les jeunes Canadiens font face à une hausse des loyers et des coûts hypothécaires, en plus de factures d’épicerie et d’essence plus élevées, et pour ceux qui sont à la recherche d’un emploi, la négociation d’un salaire plus élevé est susceptible d’être une priorité.
C’est pourquoi Devon Turcotte, conseillère en carrière pour les chercheurs d’emplois des générations Y et Z chez Careerified, recommande toujours aux candidats de déterminer quel est leur budget hebdomadaire ou mensuel, incluant ce qu’ils veulent épargner ou investir, avant même de commencer leur recherche d’emploi.
En ce qui concerne la recherche d’emploi elle-même, elle dit à ses clients qu’il n’est pas inhabituel pour les employeurs d’avoir reçu une approbation budgétaire pour négocier un salaire supérieur de 20% à 30% à celui évoqué dans l’offre d’emploi.
Alors que de nombreux candidats sautent le processus de négociation par inconfort, faire un effort pour négocier est toujours une bonne pratique qui, en plus d’aider les candidats à obtenir des revenus plus élevés, leur permet de renforcer leur niveau de confiance simplement en entamant cette conversation.
La clé de la négociation est de faire ses recherches à l’avance, a expliqué Jafar Owainati, cofondateur et chef de la direction de Barley, une société de logiciels de gestion de la rémunération établie à Toronto.
Mais lorsqu’on recherche des salaires comparables, il faut porter une attention particulière à l’endroit où on trouve ses données. Par exemple, avec des ressources comme Glassdoor et LinkedIn, Jafar Owainati estime que la façon dont les données sont externalisées peut fonctionner au détriment des candidats.
«Selon mes observations des deux dernières années, certaines de ces ressources en ligne gratuites répertorient en fait des salaires inférieurs à ceux que les entreprises sont prêtes à payer», assure-t-il.
Jafar Owainati précise que ces organisations utilisent généralement des données salariales formelles rémunérées et organisées qui s’appuient sur l’agrégation d’informations sur l’emploi dans un groupe d’entreprises différentes.
Pour une meilleure idée des échelles salariales, Jafar Owainati recommande des sites comme teamblind.com et levels.fyi pour les emplois techniques et repvue.com pour les postes de vente. Selon lui, ces sites peuvent permettre aux candidats d’être mieux informés de ce qui peut exister sur le marché.
Jafar Owainati suggère également de contacter des personnes qui occupent des postes similaires au sein d’autres entreprises, par exemple par l’entremise de LinkedIn. Ceux qui sont à l’aise de le faire pourraient demander une idée générale de ce qui pourrait les attendre s’ils occupaient un rôle à leur niveau.
En ce qui concerne les négociations, de nombreux candidats regardent au-delà du salaire pour se créer plutôt une situation de travail optimale, comme un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle, ajoute Devon Turcotte.
Les négociations peuvent inclure des discussions sur les congés payés, le travail à distance ou hybride, ou les quarts de travail qui débutent ou prennent fin à des heures inhabituelles, observe-t-elle. Les candidats peuvent également négocier des fonds de développement professionnel ou un titre de poste différent. Ce dernier est pratique pour ceux qui cherchent à jouer sur le long terme et à passer facilement à des emplois de niveau supérieur plus tard, explique-t-elle.
Les négociations, qu’elles soient fructueuses ou non, ne prennent pas toujours fin à l’étape de l’embauche. Afin de se préparer à d’autres négociations ultérieures, Devon Turcotte conseille à ses clients de conserver un dossier de «mise en valeur» dès qu’ils commencent un nouvel emploi. Ce fichier de bons coups devrait documenter les progrès et les impacts au sein ou à l’extérieur de l’entreprise.
«Garder une trace de ces éléments permet de montrer des preuves quand l’occasion viendra de rouvrir la conversation de négociation», fait-elle valoir.
Cela peut être à la fin d’une période d’essai, d’un examen annuel, ou d’un projet, ou lorsque l’entreprise vient de connaître un bon trimestre, ajoute-t-elle.
Lors de la réouverture de la discussion sur la rémunération, il sera ainsi possible de parler de la façon dont ses contributions aident l’organisation à se développer ou à atteindre ses objectifs.