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Communes: les conservateurs refusent l’adoption du format hybride

La Presse Canadienne|Publié le 24 novembre 2021

Communes: les conservateurs refusent l’adoption du format hybride

La cheffe adjointe du Parti conservateur Candice Bergen a précisé que son parti craignait que les séances hybrides «permettent au gouvernement de se tirer d’affaire» et donnent aux ministres une excuse pour ne pas se présenter aux Communes afin d’éviter de répondre aux questions. (Photo: La Presse Canadienne)

Ottawa — Les députés conservateurs s’opposeront mercredi à une proposition du gouvernement visant à revenir à un format hybride à la Chambre des communes, un format qui a permis aux députés de participer virtuellement aux débats pendant la pandémie de la COVID-19.

La cheffe adjointe du Parti conservateur Candice Bergen a précisé que son parti craignait que les séances hybrides «permettent au gouvernement de se tirer d’affaire» et donnent aux ministres une excuse pour ne pas se présenter aux Communes afin d’éviter de répondre aux questions.

Les députés débattront donc de l’opportunité de reprendre le format hybride, les libéraux et les néo-démocrates étant favorables à cette mesure. Ils soutiennent qu’elle contribue à prévenir la propagation de la COVID-19 et qu’elle permet aux députés qui sont malades ou dont des membres de la famille le sont de participer aux débats depuis leur domicile ou leur bureau.

Les conservateurs et le Bloc Québécois souhaitent tous deux un retour complet aux séances normales en personne.

Mme Bergen a fait valoir que le format hybride est conçu pour protéger le gouvernement contre «l’examen et la responsabilité», et non pour protéger les Canadiens contre le virus mortel.

«Le fait est que le gouvernement s’est tiré d’affaire parce qu’il n’a pas été présent», a-t-elle affirmé, ajoutant qu’il lui est arrivé de s’asseoir à la Chambre lors de la dernière session parlementaire sans qu’un seul député ou ministre libéral ne soit présent.

Elle a mentionné que l’enthousiasme du gouvernement pour les procédures virtuelles «n’a rien à voir avec le fait de se protéger ou de protéger quelqu’un d’autre de la COVID».

«Ils se protègent de la responsabilité et de l’examen. Nous l’avons vu et nous pensons qu’il est temps que cela cesse», a affirmé Mme Bergen.

Le NPD soutient le format hybride parce qu’il permet à tous les députés — y compris ceux qui sont obligés de s’isoler s’ils entrent en contact avec une personne atteinte de la COVID-19 — de prendre part aux délibérations des Communes.

Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a soutenu que les députés devraient envisager d’adopter le format hybride de façon permanente, car il permettrait aux députés ayant de jeunes enfants de participer aux débats depuis leur domicile. Selon lui, cela rendrait la carrière de député plus attrayante pour les personnes ayant des responsabilités familiales. 

Mme Bergen a néanmoins affirmé que les électeurs attendaient des députés nouvellement élus ou réélus qu’ils se présentent pour faire leur travail. 

«Nous sommes en désaccord avec le fait que le Parlement hybride soit nécessaire, nous n’y croyons pas. Nous craignons aussi que les libéraux et les néo-démocrates l’adoptent avec force».

Elle a ajouté que les ministres préfèrent «rester assis dans leur bureau à éviter les réponses» plutôt que de répondre aux questions des députés de l’opposition à la Chambre des communes. 

Le leader parlementaire du gouvernement, Mark Holland, a déclaré mardi que le gouvernement s’engageait à être «pleinement présent» aux Communes, quel que soit le format.

M. Holland a réitéré sa préoccupation quant au fait que personne ne sait combien de députés conservateurs ne sont pas vaccinés, et a semblé mettre en doute la validité des exemptions médicales des conservateurs. Il a suggéré qu’une validation supplémentaire des notes de leurs médecins pourrait être nécessaire. 

La cheffe adjointe de l’opposition officielle a riposté à la suggestion de M. Holland, déclarant qu’il était «très dangereux» pour un politicien de mettre en doute l’intégrité des professionnels de la santé.

«Je pense que c’est imprudent à bien des égards. Mark Holland n’est pas un médecin», a dit Mme Bergen.

Le chef du Parti conservateur Erin O’Toole a soutenu que les 118 députés de son parti étaient désormais tous vaccinés ou bénéficiaient d’exemptions médicales. Il a refusé de dire combien d’entre eux avaient demandé une exemption pour des raisons médicales.

Le député conservateur québécois Richard Lehoux, qui est entièrement vacciné, est actuellement à la maison après avoir reçu un diagnostic positif de COVID-19 samedi, deux jours après avoir participé, en personne, au caucus du Parti conservateur.