Concurrence: des experts veulent des mesures plus strictes
La Presse Canadienne|Publié le 13 mai 2022Le Canada est un pays grand et coûteux pour exploiter des réseaux, avec une faible densité de population, faite en sorte qu’il y aura toujours des limites aux options de télécommunications. (Photo: La Presse Canadienne)
Alors que le Bureau de la concurrence cherche à bloquer la prise de contrôle de Shaw Communications par Rogers Communications, craignant que l’accord de 26 milliards de dollars ne réduise la concurrence dans le sans-fil, certains observateurs de l’industrie affirment que des mesures encore plus audacieuses sont nécessaires pour offrir plus d’options aux consommateurs canadiens.
Selon Thomas Ross, professeur à la Sauder School of Business de l’Université de la Colombie-Britannique, le fait que le Canada est un pays grand et coûteux pour exploiter des réseaux, avec une faible densité de population, faite en sorte qu’il y aura toujours des limites aux options de télécommunications.
Le gouvernement fédéral pourrait toutefois prendre certaines mesures pour stimuler la concurrence dans l’industrie canadienne des télécommunications, estime-t-il, comme en laissant les entreprises étrangères sans fil faire affaire au Canada, qu’il s’agisse d’une entreprise internationale qui prend le contrôle d’un acteur régional pour le faire croître ou qui s’installe au pays pour y construire son propre réseau à partir de rien.
Thomas Ross croit également que le gouvernement fédéral pourrait forcer les géants des télécommunications du Canada à vendre l’accès à leurs réseaux à des prix beaucoup plus favorables pour faciliter la croissance des opérateurs de réseaux virtuels mobiles (MVNO), qui achètent le service réseau des principaux opérateurs à un tarif de gros.
Cependant, il note que ces stratégies pourraient être difficiles à intégrer pleinement pour le gouvernement.
TekSavvy Solutions, un fournisseur indépendant de téléphonie et d’internet de Chatham, en Ontario, juge que le gouvernement fédéral doit aller plus loin et «nettoyer» le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), réorganiser les lois sur la concurrence et permettre une meilleure application de ces lois.