Construction: premiers certificats d’apprenti dès le 28 mars
La Presse Canadienne|Publié le 22 mars 2024La Commission de la construction du Québec indique qu’à compter du 28 mars, les employeurs pourront embaucher les titulaires d’une Attestation d’études professionnelles (AEP) qui ont réussi leur formation de courte durée dans ces domaines. (Photo: La Presse Canadienne)
À compter de jeudi prochain, les employeurs de la construction pourront embaucher ceux qui détiennent une Attestation d’études professionnelles (AEP) dans les formations de courte durée qui ont été ciblées.
Confronté à une importante demande pour des travailleurs dans l’industrie de la construction, Québec avait en effet lancé, à l’automne 2023, des formations de courte durée pour les métiers de charpentier−menuisier, de ferblantier, de frigoriste, d’opérateur d’équipement lourd et d’opérateur de pelle mécanique.
La Commission de la construction du Québec indique qu’à compter du 28 mars, les employeurs pourront embaucher les titulaires d’une Attestation d’études professionnelles (AEP) qui ont réussi leur formation de courte durée dans ces domaines. Elle pourra ainsi leur délivrer un «certificat de compétence apprenti».
Cette façon de faire se trouve à créer «une nouvelle voie d’accès à l’industrie de la construction» au Québec, indique la CCQ.
Les voies les plus connues pour intégrer l’industrie de la construction sont l’obtention d’un Diplôme d’études professionnelles (une formation régulière, donc plus longue que celle d’une AEP), ainsi que l’ouverture de bassins de main−d’œuvre, lorsqu’il y a un manque de travailleurs dans un métier ou une occupation, dans une région donnée.
«Bonne nouvelle»
Du côté de l’Association de la construction du Québec — une association patronale de l’industrie — on se réjouit de voir cette future cohorte arriver bientôt.
«C’est une bonne nouvelle pour l’industrie. On avait besoin d’une main−d’œuvre qui était qualifiée, plus qualifiée que ce qu’on accueille actuellement dans notre industrie. Plus de 70% des travailleurs qui intègrent l’industrie de la construction n’ont pas de diplôme, actuellement. C’est un renversement de situation relativement à ce qu’on a vécu avant la pandémie», a souligné en entrevue vendredi Guillaume Houle, porte−parole de l’ACQ.
«Ça démontre qu’il y a un besoin de main−d’œuvre dans notre industrie, un grand besoin de main−d’œuvre. Mais ça démontre aussi qu’il y a de moins en moins de gens formés qui intègrent l’industrie de la construction», a-t-il déploré.
Il rappelle que la rétention des travailleurs dans l’industrie est plus élevée chez ceux qui ont suivi une formation que chez ceux qui s’y sont intégrés par une autre voie.
Dans certaines régions, rapporte M. Houle, les centres de formation peinent à offrir des formations en construction, ce qui fait que les intéressés doivent aller étudier dans une autre région.
«On doit revoir l’ensemble de la formation professionnelle (en construction), partout dans toutes les régions, particulièrement pour les régions éloignées. On a un problème d’offre de formation», conclut le porte−parole de l’ACQ.
Lia Lévesque, La Presse Canadienne