Décès de la Reine: «Elle me manquera énormément», réagit Trudeau
La Presse Canadienne|Publié le 08 septembre 2022Le premier ministre, qui a rencontré la souveraine à plusieurs occasions, l’a décrite comme une femme «intéressée, intéressante, engagée, curieuse, drôle». (Photo: La Presse Canadienne)
Les réactions en provenance du monde politique pleuvent depuis l’annonce du décès de la reine Élisabeth II au château de Balmoral, en Écosse. Plusieurs ont souligné sa longévité et la place particulière qu’elle occupe dans l’histoire du Canada.
«C’était une de mes personnes préférées au monde et elle me manquera énormément», a notamment déclaré le premier ministre Justin Trudeau au terme d’une brève déclaration empreinte d’émotion.
Dans son allocution, M. Trudeau a souligné la longue relation qu’a entretenue la reine avec le Canada, elle qui a régné sur 70 des 155 ans depuis la fondation du pays.
Le premier ministre, qui a rencontré la souveraine à plusieurs occasions, l’a décrite comme une femme «intéressée, intéressante, engagée, curieuse, drôle».
Par voie de communiqué, la gouverneure générale Mary Simon a dit pleurer le décès de la reine qu’elle présente comme une dame «à la fois compatissante, dévouée, humble, à l’écoute des gens et sensée».
«Rien n’a été plus important pour elle que de servir son peuple, et elle a inspiré tant de gens par son dévouement à la Couronne», a-t-elle ajouté.
Mary Simon a également dit chérir le souvenir de sa rencontre avec celle dont elle était la représentante au Canada comme un moment marquant et précieux.
Elle aussi n’a pas manqué de souligner sa longévité en mentionnant que la reine Élisabeth II avait vu passer 12 premiers ministres canadiens et 13 gouverneurs généraux en plus d’effectuer 22 visites officielles au Canada.
«Au nom des Canadiennes et des Canadiens, j’offre mes plus sincères condoléances aux membres de la famille royale, qui pleurent la perte d’une mère, d’une grand-mère et d’une arrière-grand-mère bienveillante», a-t-elle conclu.
La cheffe par intérim du Parti conservateur du Canada, Candice Bergen, a aussi tenu à réagir. Dans un communiqué, elle a souligné l’implication de la reine dans «notre évolution historique en tant que nation moderne, confiante et sûre d’elle». Mme Bergen a rappelé la participation de la monarque à l’inauguration de la Voie maritime du Saint-Laurent, aux célébrations du centenaire du Canada et à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Montréal.
Au Bloc québécois, le chef Yves-François Blanchet a offert ses condoléances «au peuple d’Angleterre et à la famille» royale. «Elle aura été au cœur d’un siècle trouble avec le désir d’y être une force positive», a-t-il ajouté.
Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a parlé d’une «vie d’histoire et de devoir» qui vient de prendre fin. Il a aussi tenu à souligner ses rôles de mère, grand-mère et arrière-grand-mère en offrant ses pensées «à sa famille qui a perdu un véritable pilier dans leurs vies».
Réactions au Québec
Le chef de la Coalition avenir Québec et premier ministre sortant, François Legault, a annoncé qu’il suspendait sa campagne électorale pour la journée, jeudi. Après une conférence de presse en matinée, il devait se rendre sur la Côte-Nord, puis dans Charlevoix.
M. Legault a offert ses condoléances à la famille royale et à tout le peuple britannique en soulignant que la reine Élisabeth II avait «marqué l’histoire depuis son couronnement en 1953». «C’était une femme qui avait le sens du devoir public. Elle a soutenu son peuple dans des moments qui étaient durs», a-t-il affirmé.
Le gouvernement a également annoncé que le drapeau du Québec sera mis en berne à l’hôtel du Parlement jusqu’au jour des funérailles de la reine Élisabeth II. François Legault a révélé en avoir fait la demande pour tous les édifices publics.
Pour expliquer sa décision de suspendre sa campagne pour la journée, M. Legault a indiqué que les réalisations de la reine en 70 ans de règne méritaient, par respect, «de marquer le reste de la journée».
Au cabinet du lieutenant-gouverneur, J. Michel Doyon, situé dans l’édifice voisin du Parlement, un registre sera mis à la disposition des citoyens intéressés à venir présenter leurs condoléances à la famille royale.
Afin de dissiper tout doute, le directeur général des élections du Québec a fait savoir que le décès de la souveraine n’avait aucun impact sur le déroulement de la campagne électorale et que le processus suit son cours. Les nouveaux élus à la suite du scrutin du 3 octobre devront toutefois prêter serment d’allégeance au roi Charles III.
Les autres chefs de partis en campagne électorale ont aussi rendu hommage à la défunte. La cheffe libérale Dominique Anglade a déclaré sur Twitter qu’elle avait «dédié sa vie au service public» et qu’elle avait «traversé plusieurs moments charnières de notre époque, toujours avec grande dignité». Le porte-parole de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois a mentionné qu’elle «aura marqué son époque» et a souhaité «un deuil paisible à ses proches».
Du côté du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon a tenu à offrir ses condoléances à la famille royale, malgré les positions politiques antimonarchiques de son parti, mais il n’a pas l’intention de suspendre sa tournée électorale.
«Au-delà de nos opinions politiques, il demeure qu’un décès dans une famille sur le plan humain, c’est un moment où est-ce qu’on doit offrir nos sympathies, nos condoléances. C’est quelqu’un qui a marqué l’Angleterre et aussi le reste du monde.»
Il s’est cependant opposé à la décision du gouvernement de mettre le fleurdelisé en berne. Selon lui, il ne faut pas «traiter la reine d’Angleterre en (cheffe de l’État québécois), ni donner de crédibilité à un régime colonial britannique illégitime».
Éric Duhaime, du Parti conservateur du Québec, a parlé de la défunte comme d’«une femme posée, modérée, ouverte», en ajoutant qu’il s’agit d’«un jour triste pour tout le monde».