Deloitte Canada prévoit que les taux d’intérêt baisseront
La Presse Canadienne|Publié le 04 janvier 2024La firme prévoit une stagnation au cours de la première moitié de l'année, alors que les effets de la hausse des taux d’intérêt pèsent sur l'économie. (Photo: La Presse Canadienne/Andrew Lahodynskyj)
L’économie canadienne renouerait avec la croissance au cours de la deuxième moitié de l’année, tandis que les taux d’intérêt pourraient baisser dès ce printemps, selon les plus récentes prévisions de Deloitte Canada.
La firme prévoit une stagnation au cours de la première moitié de l’année, alors que les effets de la hausse des taux d’intérêt pèsent sur l’économie.
L’économiste en chef de Deloitte Canada, Dawn Desjardins, croit que, même si l’économie peut techniquement se trouver en récession avec deux trimestres ou plus de croissance négative du produit intérieur brut (PIB), le Canada ne devrait pas subir un important recul de l’activité ou une déroute du marché de l’emploi, qui accompagnent généralement une véritable récession. «Nos prévisions pointent vers une reprise assez substantielle», précise-t-elle.
L’économie canadienne s’est contractée au troisième trimestre de 2023, en recul de 1,1% sur une base annualisée, tandis que la croissance est restée stable pour un troisième mois consécutif en octobre. Les premières estimations de Statistique Canada pour le mois de novembre suggèrent une augmentation de seulement 0,1% du PIB réel pour novembre.
La Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 5% en décembre, après un resserrement musclé de la politique monétaire afin de lutter contre l’inflation.
Même si l’inflation était toujours à un niveau inconfortablement élevé de 3,1% en novembre, Deloitte croit peu probable que la banque centrale augmente encore les taux.
La firme prévoit plutôt que la banque centrale commencera à réduire ses taux dès qu’elle aura une meilleure visibilité sur la trajectoire menant vers sa cible d’inflation à 2%, ce qui devrait probablement se produire au printemps.
Cependant, les Canadiens ne devraient pas s’attendre, ni même vouloir, que les taux d’intérêt reviennent aux seuils d’avant la pandémie, nuance Dawn Desjardins. «Nous étions dans un cycle suivant une crise financière, où nous avions des taux d’intérêt très, très bas. C’était en quelque sorte devenu la norme.»
Le taux directeur de la Banque du Canada «devrait être à un niveau qui permette à l’économie de croître à son rythme potentiel, sans alimenter l’inflation», souligne Dawn Desjardins. Ce seuil devrait se situer aux alentours 3%, a-t-elle ajouté, contre 1,75% en 2019, avant la pandémie.
Le rapport de Deloitte prévoit une faible croissance de l’emploi à court terme, contrebalancée par des gains salariaux alors que les travailleurs continuent de tenter de rattraper l’inflation. Toutefois, les gains salariaux commenceront à ralentir vers la fin de 2024, au même moment où la croissance du marché de l’emploi s’accélérera, indique le rapport.