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Des agriculteurs et des fabricants craignent une grève chez le CP

La Presse Canadienne|Publié le 15 mars 2022

Des agriculteurs et des fabricants craignent une grève chez le CP

La Conférence ferroviaire de Teamsters Canada a tenu un vote de grève plus tôt ce mois-ci, les membres ayant voté à plus de 96% en faveur d’un possible arrêt de travail au Canadien Pacifique. (Photo: La Presse Canadienne)

Calgary — Des clients du Chemin de fer Canadien Pacifique sont de plus en plus préoccupés par un conflit de travail qui, selon le syndicat, pourrait entraîner le déclenchement d’une grève dès jeudi. 

La Conférence ferroviaire de Teamsters Canada a tenu un vote de grève plus tôt ce mois-ci, les membres ayant voté à plus de 96% en faveur d’un possible arrêt de travail au Canadien Pacifique. 

Ni le transporteur ferroviaire de Calgary ni les Teamsters n’ont fourni de mise à jour lundi sur l’état des pourparlers, mais le syndicat a déjà indiqué par le passé qu’une grève pourrait débuter immédiatement après minuit le 16 mars. Plus de 3000 mécaniciens de locomotive, chefs de train et autres employés du CP pourraient abandonner leur poste. 

Le syndicat a précisé que les avantages sociaux et les pensions étaient les principaux problèmes. 

Mais les expéditeurs qui dépendent du transport ferroviaire soulignent qu’une grève, si elle se produisait, surviendrait alors que de nombreuses industries sont déjà confrontées aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement et aux retombées connexes de la pandémie de COVID-19. 

Selon le président de l’association Manufacturiers et exportateurs du Canada, Dennis Darby, un récent sondage auprès des membres de l’industrie a montré que 90% avaient éprouvé des problèmes avec la chaîne d’approvisionnement au cours des 12 derniers mois. 

Les fabricants canadiens ont déjà perdu des ventes estimées à 10,5 milliards $ en raison des perturbations du réseau de transport, a-t-il poursuivi, et ils ne peuvent tout simplement pas se permettre une nouvelle interruption. 

«Cette dernière perturbation potentielle n’est que le dernier exemple des vents contraires auxquels le secteur a été confronté», a déclaré M. Darby. «Nous n’avons tout simplement pas besoin d’une autre raison pour les retards.» 

Fertilisants Canada — qui représente les fabricants, les distributeurs en gros et au détail d’engrais — a averti qu’une grève des chemins de fer pourrait obliger les installations de production d’engrais à arrêter la production, une situation qui serait «paralysante» pendant la saison cruciale de l’ensemencement du printemps pour les agriculteurs. 

«Le secteur agricole connaît déjà des problèmes d’approvisionnement aggravés par la guerre en Ukraine et ne peut plus supporter de perturbations de la chaîne d’approvisionnement», a affirmé dans un communiqué la présidente et chef de la direction de Fertilisants Canada, Karen Proud. 

Soixante-quinze pour cent des engrais utilisés par les agriculteurs canadiens sont expédiés par chemin de fer, a ajouté Mme Proud, et aucun autre moyen de transport n’a actuellement de capacité, ou ne peut être mis en ligne, à temps pour atténuer l’impact d’une grève. 

Les éleveurs de bovins ont également mis en garde contre les effets potentiellement dévastateurs d’un arrêt de travail du CP. La sécheresse extrême de l’été dernier a entraîné une pénurie généralisée d’aliments pour le bétail dans l’Ouest canadien, et de nombreux producteurs comptent sur les trains du CP pour les expéditions de maïs des États-Unis, afin de nourrir leurs animaux. 

«La majorité de nos membres ont dit qu’il ne leur restait qu’une, peut-être deux semaines de céréales», a indiqué Janice Tranberg, présidente et directrice générale de l’Alberta Cattle Feeders Association. 

«Nous ne pensons pas qu’il y ait beaucoup de céréales alternatives disponibles si nous ne pouvons pas obtenir ce maïs américain, c’est donc assez inquiétant.»