Hélène Fortin et Claude Auchu, respectivement architecte associée à lg2 Architecture et associé et chef de la direction du groupe lg2, sur la nouvelle terrasse de leur bureau. (Photo: lg2)
ESPACE DE TRAVAIL. Si lg2 a demandé à ses employés de s’adapter aux nouvelles réalités du télétravail depuis le début de la pandémie, elle leur a rendu la pareille en inaugurant à la mi-septembre des bureaux tout aussi flexibles.
Lorsque l’agence créative a pris la décision de quitter ses locaux — devenus trop petits — qui avaient pignon sur rue à l’angle du boulevard Saint-Laurent et de la rue Prince-Arthur, à Montréal, elle s’est fait un devoir d’impliquer les employés dans sa démarche. L’équivalent de près du tiers de sa masse salariale aurait participé «de près ou de loin» à cette ébauche, estime Hélène Fortin, architecte associée à lg2 Architecture, une des divisions de l’entreprise.
«On a choisi des équipes très hétérogènes réunissant plein d’expertises, puis on a demandé aux gens quel était leur milieu de travail idéal», relate la cheffe d’orchestre de ce chantier.
Le tout se déroule à la fin de 2019, quelques semaines à peine avant que la COVID-19 bouscule tout sur son sillage. Quoi qu’il en soit, deux mois après le début du confinement, la direction de lg2 est convaincue que cette métamorphose sera en partie permanente.
C’est le retour à la table à dessin. Bien qu’en plein chantier — « les murs étaient montés, la dalle de béton coulée, l’enveloppe déjà partiellement dépensée », raconte Hélène Fortin —, 5 000 pieds carrés des nouveaux locaux sont retranchés.
Encore une fois, c’est sur les besoins pandémiques, alors préliminaires, des employés que l’architecte et son équipe se sont basées pour conceptualiser les 40 000 pieds carrés restants.
La grande majorité des répondants aux sondages internes souhaitait remettre les pieds au boulot pour collaborer. Certains travailleurs étaient plutôt à la recherche d’un endroit pour se concentrer et être plus efficaces, car ils étaient mal installés à leur domicile. D’autres encore voulaient rencontrer des clients ou des collègues d’autres divisions en personne. «Si certains sont à la maison et d’autres au bureau, on a besoin d’espaces adaptés pour communiquer, note l’associée. Donc, il fallait ajouter la technologie nécessaire dans nos salles de réunion.»
(Photo: Vickie Rousseau)
L’humeur donne le ton
Le mot d’ordre de l’agence : utiliser chaque pied carré de la manière la plus intelligente possible. Ce qui passe notamment par diviser le 4051, rue Molson selon l’humeur de ceux qui viennent y bosser, plutôt qu’en fonction des divisions de l’entreprise.
«On a un espace pour chaque contexte, qu’on veuille être entouré de collègues, avoir une salle pour un appel rapide ou pour une rencontre de 20 personnes, illustre l’associé et chef de la direction de l’agence, Claude Auchu. On présume que de chez elle jusqu’à l’événement cocktail avec des clients au bureau, une personne aura accès à tout l’espace dont elle aura besoin.»
En faisant ses adieux aux places assignées, lg2 accueille bien plus d’employés en même temps dans ses locaux. C’est l’une des raisons pour lesquelles la PME et ses 300 salariés ont quitté le Plateau-Mont-Royal pour s’implanter dans le Technopôle Angus. Cela ne signifie pas pour autant que tous les gens présents seront assis à un bureau : peut-être seront-ils accoudés au comptoir du café ou encore installés sur les marches de l’escalier central pour discuter avec un collègue.
Cette flexibilité des lieux où accomplir ses tâches se traduit même dans le choix du mobilier, de l’éclairage et de l’insonorisation, destinés à répondre aux besoins en constante évolution des travailleurs et des équipes.
Un lieu vivant
Au moment où ces lignes étaient écrites, la direction de lg2 semble avoir réussi son pari, car elle constate que les mardis, mercredis et jeudis, l’ensemble de ses places disponibles — pour l’instant limitées, mesures sanitaires obligent — sont occupées.
Si elles sont plus vides les lundis et vendredis, c’est que les trois quarts des employés tiennent à pouvoir gérer l’endroit duquel ils bossent, et que près de 90 % d’entre eux pensent continuer de télétravailler à long terme. D’ailleurs, l’agence compte bien poursuivre dans cette veine.
«Présentement, on n’a pas d’attente ni d’encadrement strict sur des heures ou des jours obligatoires au bureau, et idéalement, on ne veut pas en mettre, précise Claude Auchu. Ce qui importe, c’est le bien-être de notre monde. Tant qu’il va se réaliser dans le mode de fonctionnement qu’on leur propose, on va garder ça ainsi.»