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Des Canadiens inquiets de ne pas subvenir à leurs besoins

La Presse Canadienne|Publié le 18 Décembre 2023

Des Canadiens inquiets de ne pas subvenir à leurs besoins

Chez les familles monoparentales, près de la moitié (40%) disent craindre de ne pas avoir un revenu suffisant pour subvenir à leurs besoins fondamentaux, tandis que les chiffres sont de 31% pour les ménages composés d’une seule personne et de 31% pour les aidants naturels. (Photo: La Presse Canadienne)

Un nouveau sondage suggère qu’un Canadien sur quatre est extrêmement préoccupé par le fait de ne pas avoir un revenu suffisant pour couvrir ses besoins de base, les familles monoparentales étant celles qui éprouvent le plus de difficultés à cet égard. 

L’Armée du Salut a publié ces données lundi dans le cadre de son rapport annuel sur les attitudes et les expériences des Canadiens face à la pauvreté et aux problèmes socio−économiques connexes.

Chez les familles monoparentales, près de la moitié (40%) disent craindre de ne pas avoir un revenu suffisant pour subvenir à leurs besoins fondamentaux, tandis que les chiffres sont de 31% pour les ménages composés d’une seule personne et de 31% pour les aidants naturels.

L’étude menée par Edelman Data and Intelligence suggère qu’un Canadien sur cinq mange moins pour que ses enfants ou d’autres membres de sa famille puissent manger, et qu’un sur cinq a également sauté ou réduit la taille d’au moins un repas au cours de l’année écoulée parce qu’il n’avait pas les moyens de faire des courses. Ces chiffres grimpent encore à près de la moitié dans le cas des chefs de famille monoparentale.

L’étude a été menée du 12 au 19 octobre auprès d’un échantillon national représentatif de 1515 Canadiens, mais n’incluait pas les habitants du Yukon, des Territoires du Nord−Ouest et du Nunavut.

Le secrétaire territorial des communications de l’Armée du Salut au Canada, le lieutenant−colonel John Murray, affirme que les résultats sont troublants. Ils correspondent toutefois aux données internes de l’organisation et aux besoins des refuges, des banques alimentaires et des églises dans les communautés qu’elle dessert.

«Les chiffres tirés de nos recherches (…) montrent que les Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts dans toutes les régions du pays et qu’ils s’inquiètent de l’avenir de leur famille, près de 60% d’entre eux étant extrêmement préoccupés par l’augmentation du coût de la vie et l’inflation», a-t-il déclaré dans un communiqué.

La sécurité du logement reste une préoccupation majeure pour les Canadiens, un sur dix se déclarant extrêmement préoccupé par des besoins fondamentaux tels que la nourriture et le logement, ou par le fait d’être touché par une situation d’urgence ou une catastrophe naturelle.

La fréquence d’utilisation des banques alimentaires a également augmenté, 22% de ceux qui y ont eu recours au cours de l’année écoulée déclarant y aller une fois par semaine ou plus souvent, contre 18% en 2022. Parmi les personnes qui ont eu recours à une banque alimentaire en 2023, près de la moitié l’ont fait pour la première fois.

 

«L’une des choses que nous avons découverte cette année et qui ne nous surprend toujours pas, mais qui, je pense, nous dérange davantage en tant qu’organisation, est que les enfants représentent 34% de toutes les personnes qui s’adressent à des organisations telles que l’Armée du Salut pour obtenir de l’aide», a indiqué M. Murray.

 

Le rapport suggère que la proportion de Canadiens confrontés à des problèmes de sécurité alimentaire et de logement, ainsi qu’à des problèmes de santé et de gestion de ressources limitées, ne devrait pas s’améliorer de manière significative au cours des six prochains mois.

 

Et bien qu’un grand nombre de Canadiens soient en difficulté, les niveaux de dons pour soutenir ceux qui sont dans le besoin sont en fait en légère baisse, de 0,2 à 1 point de pourcentage, par rapport à 2022.

 

«C’est un rappel pour les Canadiens, pour ceux qui ont la capacité de s’arrêter et de penser aux autres, de faire un don, d’investir dans la vie de leurs amis et peut−être de leur famille dans les communautés où ils vivent», a fait valoir M. Murray.

 

La Presse Canadienne