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Des entreprises américaines acceptent des normes sur l’IA

La Presse Canadienne|Publié le 21 juillet 2023

Des entreprises américaines acceptent des normes sur l’IA

Les dirigeants des entreprises prévoient de se réunir avec M. Biden à Washington vendredi pour confirmer leur engagement à respecter les normes. (Photo: La Presse Canadienne)

WASHINGTON — Amazon, Google, Meta, Microsoft et d’autres entreprises américaines qui sont à l’avant−garde dans le développement de l’intelligence artificielle (IA) ont convenu de respecter un ensemble de normes établies par l’administration du président Joe Biden.

La Maison−Blanche a confirmé vendredi qu’elle avait obtenu des engagements volontaires de la part de sept entreprises américaines destinées à garantir la sécurité de leurs produits d’IA avant de les commercialiser.

L’apparition rapide sur le Net d’outils d’IA génératifs capables d’écrire des textes convaincants et de produire de nouvelles images et d’autres types de contenus a suscité la fascination du public, mais a aussi généré des inquiétudes quant à leur capacité à tromper les internautes et à répandre de la désinformation, entre autres.

Les quatre géants de la technologie, OpenAI, qui a créé ChatGPT, ainsi que les entreprises émergentes Anthropic et Inflection se sont engagés à effectuer des tests de sécurité «réalisés en partie par des experts indépendants» pour se prémunir contre les risques majeurs, qui toucheraient notamment la biosécurité et la cybersécurité, a déclaré la Maison−Blanche dans un communiqué.

Les entreprises vont aussi mettre en place des mécanismes pour signaler les vulnérabilités de leurs systèmes, en plus d’utiliser le filigrane numérique, ou watermarking en anglais, pour aider à distinguer les images réelles des images générées par l’IA.

Ils signaleront également publiquement les défauts et les risques de leur technologie, y compris les effets sur l’équité et la partialité, a fait savoir la Maison−Blanche.

Avec ces engagements volontaires, les entreprises veulent du même coup freiner l’idée voulant que le Congrès américain adopte des lois pour réglementer ce secteur.

Les dirigeants des entreprises prévoient de se réunir avec M. Biden à Washington vendredi pour confirmer leur engagement à respecter les normes.

 

Un premier pas 

Certains experts qui prônent une réglementation plus stricte de l’IA ont salué les normes de M. Biden, mais ont plaidé qu’il faudra tout de même en faire davantage pour rendre les entreprises imputables.

«L’histoire nous dit que de nombreuses entreprises technologiques ne respectent pas leurs engagements volontaires d’agir de manière responsable et de soutenir une réglementation stricte», a rappelé le président et fondateur de l’organisme à but non lucratif Common Sense Media, James Steyer.

Le chef de la majorité au Sénat, le démocrate Chuck Schumer, a annoncé son intention de présenter un projet de loi visant à réglementer l’IA.

Il a ajouté dans un communiqué qu’il continuerait à «travailler en étroite collaboration avec l’administration Biden et (ses) collègues bipartites» en s’appuyant sur les promesses faites vendredi.

Le président de Microsoft, Brad Smith, a écrit vendredi dans un article de blogue que son entreprise prenait des engagements qui vont au−delà de ceux de la Maison−Blanche, y compris en offrant son soutien à une réglementation qui créerait un «régime de licences pour les modèles hautement performants».

Certains experts et concurrents craignent cependant que le type de réglementation proposé soit une aubaine pour géants comme OpenAI, Google et Microsoft, mais une embûche importante pour les petits petits joueurs qui seront repoussés par le coût élevé de la conception de leurs systèmes d’IA en vertu des normes réglementaires.

 

Enjeu international 

Plusieurs pays ont cherché des moyens de réglementer l’IA, y compris les législateurs de l’Union européenne, qui ont imposé des règles radicales visant à restreindre l’utilisation des applications considérées comme présentant des risques élevés.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a récemment affirmé que l’ONU était «l’endroit idéal» pour adopter des normes mondiales sur l’IA. Il a d’ailleurs formé un conseil d’administration qui présentera un rapport sur les meilleures façons d’encadrer l’utilisation de l’IA d’ici la fin de l’année.

M. Guterres a également mentionné qu’il prenait acte des appels de certains pays concernant la création d’un nouvel organe des Nations unies pour soutenir les efforts mondiaux de gouvernance de l’IA, inspiré de modèles tels que l’Agence internationale de l’énergie atomique ou le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.