Des groupes de locataires réclament un gel des loyers
La Presse Canadienne|Publié le 01 février 2023Avoir un toit au-dessus de sa tête constitue la principale dépense des ménages locataires. (Photo: La Presse Canadienne)
Pour réclamer le gel des loyers, des membres du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) ont déposé des blocs de glace devant les bureaux de la société de gestion Cogir immobilier. Il s’agit là d’un des gestes d’éclat entrepris par l’organisme et ses membres, mercredi, pour exiger du gouvernement qu’il mette en place des mesures de contrôle du coût des loyers.
La plus récente enquête sur les logements locatifs de la Société canadienne d’hypothèque et de logement montre que dans 30% des municipalités du Québec, le loyer moyen a augmenté de plus de 10% en 2022, rappelle Cédric Dussault, co-porte-parole du RCLALQ.
«L’explosion des loyers, elle se fait sur le dos des locataires. D’un côté, on a des personnes à plus faible revenu, qui subissent déjà de façon dramatique les conséquences de l’inflation, que les hausses abusives de loyer enfoncent dans la précarité. De l’autre, il y a des propriétaires, des investisseurs et des spéculateurs qui s’enrichissent en exploitant un besoin essentiel, le logement. C’est indécent», commente le porte-parole.
Selon celui-ci, le RCLALQ avait réclamé de la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, qu’elle décrète un gel des loyers d’ici à ce que le gouvernement du Québec légifère pour en encadrer les hausses. Or, cette demande formulée l’automne dernier est à ce jour demeurée sans réponse.
Avoir un toit au-dessus de sa tête constitue par ailleurs la principale dépense des ménages locataires qui, en plus de s’appauvrir avec la hausse continue et parfois prononcée des loyers, finissent par devoir sacrifier certains besoins essentiels pour maintenir une adresse.
«On n’a pas de véritable mesure de contrôle des loyers au Québec, martèle M. Dussault. Il est urgent qu’on s’attaque à cette problématique-là. Il y a une explosion des loyers un peu partout au Québec, une explosion qui dépasse largement les indices recommandés par le Tribunal administratif du logement et même l’inflation.»
«D’ici à ce qu’il y ait de véritables mesures efficaces au Québec, comme un registre des loyers ou un plafond maximal des augmentations permises, on demande un gel du prix des loyers pour stopper leur flambée», renchérit le co-porte-parole.
Autres rassemblements
À Québec, un rassemblement a eu lieu devant les bureaux du Tribunal administratif du logement.
Le bureau du TAL dans Lanaudière a aussi reçu la visite de membres de Action-Logement Lanaudière, qui se sont ensuite déplacés aux bureaux de circonscription du premier ministre François Legault (L’Assomption), de Caroline Proulx (Berthier) et de François Saint-Louis (Joliette).
Du côté de la métropole, le bureau du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation a été ciblé par des manifestants venus reprocher au gouvernement son laxisme en matière de fixation du loyer, qui permet aux entreprises immobilières de s’enrichir grâce à des «hausses abusives de loyer».
Des affiches réclamant un gel des loyers ont été apposées sur les fenêtres des locaux, indique le RCLALQ.
Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.