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Des rabais du lendemain de Noël… avant Noël

La Presse Canadienne|Publié le 22 Décembre 2022

Des rabais du lendemain de Noël… avant Noël

Même avec des soldes alléchants, les consommateurs pourraient demeurer timides dans leurs achats, en raison du contexte économique actuel. (Photo: Archives Getty Images)

Les magasins de partout au Canada se préparent déjà pour les soldes du lendemain de Noël, qui pourraient être affichés plus tôt cette année dans l’espoir d’attirer le plus de clients possible en cette période de gestion plus serrée des budgets.

Depuis quelques années, l’événement phare pour les rabais au Canada est relégué au second rang derrière son penchant américain, le Vendredi fou.

Cependant, plusieurs experts s’entendent pour dire que les ventes ont été en deçà des attentes pour le Vendredi fou et le Cyber lundi, le mois dernier, ce qui fait en sorte que de nombreux détaillants voudront vider leurs inventaires en cette fin d’année.

«On va voir d’assez bons rabais pour le lendemain de Noël, parce que la saison des ventes de fin d’année a été plus tranquille. On n’a pas vu de ruée vers les magasins en décembre comme on le voit d’habitude», souligne Lisa Hutcheson, associée directrice de la société de conseil J.C. Williams Group.

Même avec des soldes alléchants, les consommateurs pourraient demeurer timides dans leurs achats, en raison du contexte économique actuel.

«L’inflation y est pour beaucoup ; il y a beaucoup de craintes, a reconnu Mme Hutcheson. Le lendemain de Noël sert surtout aux gens qui ont reçu des cartes-cadeaux et qui ont des achats personnels à faire. Sauf que si les gens sont préoccupés par leurs finances personnelles, il y aura moins d’achats personnels.»

Trouver l’équilibre

Les détaillants vont donc tenter de trouver un équilibre entre la nécessité de vider leurs inventaires excédentaires et maintenir leurs marges de profit, a expliqué l’analyste de la vente au détail Bruce Winder.

Plus les rabais sont importants, plus le volume de produits qu’un magasin est susceptible de vendre sera important. De plus petits soldes maintiennent les marges plus élevées, mais font courir le risque que les magasins restent pris avec des produits invendus.

«Dans certains cas, on peut garder l’inventaire jusqu’à l’année prochaine, mais ça prend de la main-d’œuvre, sans compter qu’il faut quand même payer les fournisseurs», a rappelé M. Winder.

Pourtant, la porte-parole nationale du Conseil canadien du commerce de détail, Michelle Wasylyshen, a nuancé que la plupart des détaillants ne sont pas trop préoccupés par inventaires — du moins, pas au niveau où certains analystes le suggèrent.

Cette fausse impression que les magasins sont remplis de produits invendus provient peut-être des ventes décevantes du Vendredi fou.

«Le sentiment général est que les consommateurs attendaient de meilleures offres, soit parce qu’ils ont entendu dans les médias que les détaillants avaient trop de stocks, soit parce qu’ils ont dû se serrer la ceinture à cause de la hausse du coût de la vie», a affirmé Mme Wasylyshen.

Malgré tout, les magasins se dirigent vers le lendemain de Noël avec un «optimisme prudent».

«L’événement du lendemain de Noël est une occasion pour les détaillants de planifier des événements promotionnels et d’examiner leurs niveaux d’inventaires pour voir s’ils ont réellement besoin de mettre le paquet avec des événements de vente en magasin ou en ligne pour aider à liquider les stocks excédentaires», a mentionné Mme Wasylyshen.

Tout comme le Vendredi fou, elle a ajouté que le lendemain de Noël est devenu un événement d’une semaine.