Desjardins veut des économistes «sur le terrain» à Toronto
La Presse Canadienne|Publié le 18 janvier 2022En ayant des économistes dans la province, le Mouvement Desjardins pourra renforcer les échanges de ses experts avec les clients hors Québec, mais aussi avec les médias nationaux. (Photo: La Presse Canadienne)
L’équipe d’économistes du Mouvement Desjardins est en train d’affûter ses antennes en Ontario avec l’embauche d’un premier économiste à Toronto. Deux autres experts devraient se joindre à l’équipe ontarienne sous peu.
Le Mouvement Desjardins veut prendre de l’expansion à l’extérieur du Québec, explique Jimmy Jean, son économiste en chef. En ayant des économistes dans la province, le Mouvement Desjardins pourra renforcer les échanges de ses experts avec les clients hors Québec, mais aussi avec les médias nationaux.
«L’idée, c’est d’intégrer une capacité d’analyse directement sur le terrain pour analyser les enjeux de l’Ontario, un peu comme on le fait au Québec, comme les sujets de l’habitation, les enjeux démographiques et les budgets provinciaux.»
Études économiques Desjardins effectuait déjà des prévisions et des analyses économiques pour toutes les provinces canadiennes, mais ce sera la première fois qu’elle aura un expert dans une autre province que le Québec.
Royce Mendes, qui occupera les fonctions de chef de la stratégie macro-économique, est la première recrue de la nouvelle équipe ontarienne, a annoncé le Mouvement Desjardins, lundi. M. Mendes, qui était économiste à la CIBC, est bien connu du monde économique et commente régulièrement l’actualité dans les médias anglophones. M. Jean veut embaucher deux autres personnes dans la province.
Le Mouvement Desjardins compte 7,5 millions de membres et clients. La coopérative compte près de 130 000 membres en Ontario, où elle est présente depuis plus d’un siècle.
Le cœur de l’équipe de 17 économistes, analystes et stratèges demeurera au Québec, assure M. Jean, qui a été promu économiste en chef en mai dernier. «Je veux être formel: on n’est pas en train d’enlever au Québec pour ajouter à Toronto.»
M. Jean a également des projets pour le Québec. Il aimerait bonifier l’expertise de son équipe sur «certains enjeux» à long terme. Questionné sur le sujet, il évoque les changements climatiques, les inégalités sociales et les questions démographiques. «De plus en plus, nos membres veulent nous entendre là-dessus. Ça va être des sujets où on va être appelé à intervenir de plus en plus fréquemment.»
Les sujets qui animent les experts économiques au Québec et en Ontario ne sont pas toujours les mêmes, raconte M. Jean, qui devait souvent aller à Toronto avant la pandémie. Il donne en exemple la flambée du marché immobilier, qui est à un stade nettement plus avancé à Toronto qu’à Montréal. Au Québec, les anecdotes de surenchère pour mettre la main sur une propriété ou d’achat sans inspection sont relativement nouvelles, mais les histoires de ce genre inquiètent les Ontariens depuis déjà plusieurs années.
«C’est bon pour une équipe d’avoir une antenne et des yeux qui sont à l’affût de certaines tendances et qui informent les autres et vice versa. Cette diversité des horizons et des perspectives, c’est quelque chose de très valorisé dans une équipe de recherche.»
Entré en fonction en mai dernier, M. Jean veut aussi «moderniser» la façon dont son équipe partage les résultats de ses recherches avec la communauté. «On aimerait être plus dans les formules actuelles, comme les baladodiffusions, les médias sociaux. On veut être encore plus proche de nos membres et clients et de la façon dont ils s’informent en 2022.»
Lorsqu’on lui demande s’il compte ouvrir un compte TikTok, l’application mobile de partage de vidéo prisée des membres de la génération Z, pour parler d’économie, M. Jean se met à rire. «Le pire, c’est qui j’y ai pensé, mais je pense que je ne suis pas rendu là encore, mais qui sait.»