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Le chef de QS évoque les risques de la «climatopassivité»

La Presse Canadienne|Publié le 29 septembre 2022

Le chef de QS évoque les risques de la «climatopassivité»

Gabriel Nadeau-Dubois a indiqué aux gens d’affaires réunis que «la vraie question économique, ce n’est pas de se demander quels sont les risques d’agir trop rapidement, mais plutôt quels sont les risques de ne pas agir assez rapidement, les risques de la climatopassivité». (Photo: La Presse Canadienne)

Devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), le chef solidaire Gabriel Nadeau-Dubois a évoqué jeudi les risques économiques de la «climatopassivité».

M. Nadeau-Dubois a demandé à la Chambre de commerce de se joindre à la lutte au changement climatique, qui est le «cœur de notre plan».

Il a notamment annoncé que son parti comptait investir 1G$ de dollars (G$) dans le secteur de la biomasse forestière résiduelle dans un premier mandat et 1,5G$ dans la filière des batteries, «deux secteurs clés de la transition écologique».

Il a aussi rappelé l’importance d’adapter la mobilité au changement climatique.

«Le transport en commun est un levier économique extraordinaire», a fait valoir le co-porte-parole de Québec solidaire (QS) en énumérant différents projets de son parti, comme le prolongement de la ligne bleue du métro à Montréal, celui de la ligne orange et «l’ancienne branche nord du REM de l’Est».

Gabriel Nadeau-Dubois a indiqué aux gens d’affaires réunis que «la vraie question économique, ce n’est pas de se demander quels sont les risques d’agir trop rapidement, mais plutôt quels sont les risques de ne pas agir assez rapidement, les risques de la climatopassivité».

Avant que le co-porte-parole de QS prenne la parole, Michel Leblanc, président et chef de la direction de la CCMM, a rappelé au candidat qu’il ne s’adressait pas à un public conquis d’avance.

«Mais votre message sur l’urgence climatique passe dans le milieu des affaires», a souligné le PDG de la CCMM.

Michel Leblanc a fait savoir à Gabriel Nadeau-Dubois que sa vision de la transition écologique pouvait inquiéter certaines personnes, et qu’il y avait un danger d’imposer aux gens où voyager, comment se déplacer et «quoi manger».

Le co-porte-parole de QS lui a répondu que cette perception était alimentée par certains politiciens, mais que «la transition écologique était plutôt une formidable opportunité d’offrir plus de choix aux gens», en offrant, par exemple, «des choix à l’autosolo».

«Si on construit le troisième lien, on ne donne pas d’alternatives de transport aux gens, on n’arrivera jamais», a fait valoir M. Nadeau-Dubois en disant qu’il y avait «beaucoup de choses à gagner dans la transition écologique».

M. Leblanc a indiqué à M. Nadeau-Dubois qu’il avait recensé «11 nouvelles taxes» dans le programme de QS.

«Ça s’arrête où?», a demandé le président de la CCMM.

Le candidat de QS a notamment répondu que «le plan fiscal de Québec solidaire ne comporte aucune augmentation du fardeau fiscal pour la classe moyenne et aucune mesure fiscale qui vise les PME», mais que certains contribuables et que certaines entreprises doivent en faire plus.

Il a évoqué «l’augmentation des redevances minières et des redevances sur l’eau» ainsi que l’augmentation de l’impôt sur le revenu de ceux qui gagnent plus de 100 000$, notamment.

Gabriel Nadeau-Dubois s’en prend à Legault

Le co-porte-parole de Québec solidaire était l’invité des gens d’affaires de Montréal, au lendemain du passage controversé de François Legault à la même tribune.

Mercredi, François Legault avait déclaré devant la CCMM que «tant qu’on n’aura pas stoppé le déclin du français, je pense que pour la nation québécoise qui veut protéger le français, ça serait un peu suicidaire d’aller augmenter [les seuils d’immigration]».

Jeudi matin, dans la circonscription montréalaise de Maurice-Richard à Montréal, Gabriel Nadeau-Dubois s’en était également pris à François Legault concernant l’immigration.

M. Nadeau-Dubois s’est présenté devant les médias à l’école Sophie-Barat en compagnie du candidat solidaire dans la circonscription, Haroun Bouazzi, pour promettre que son parti accélérerait la construction et la rénovation des écoles du Québec.

Il a tenu à commencer son allocution en revenant à la charge contre François Legault et le ministre sortant de l’Immigration, Jean Boulet, qui avaient tenu des propos controversés la veille sur l’immigration.

«C’est des propos divisifs, c’est des propos inacceptables, c’est des propos qui font mal à du monde, et quand François Legault parle comme ça, il affaiblit l’identité québécoise et il affaiblit la cohésion sociale au Québec. Il y a de milliers de jeunes issus de l’immigration qui veulent faire partie du Québec et qui travaillent fort pour s’intégrer à la société québécoise», a fait valoir M. Nadeau-Dubois.

«Quand François Legault les pointe du doigt», ce qu’il leur dit «c’est qu’ils ne sont pas des Québécois», a-t-il ajouté.

Questionné à savoir s’il croyait que les propos controversés de François Legault faisaient partie d’une stratégie pour séduire certains électeurs, le co-porte-parole de QS a répondu ceci: «Ça, c’est la question à 100$, est-ce que c’est volontaire, ou involontaire? Je ne suis pas dans la tête de François Legault, je ne peux pas le savoir», a indiqué M. Nadeau-Dubois en ajoutant que «le plus important n’est pas ce que François Legault essaie de faire, mais c’est les impacts de ses propos».

Investissement de 1,6G$ pour les écoles

Jeudi midi, il a promis 1,6G$ pour la construction et la rénovation des écoles.

«Pour redonner fière allure à nos établissements, on parle d’ajouter 1,6G$ supplémentaires en immobilisations dans le prochain mandat pour accélérer la construction, la réparation, l’agrandissement et le verdissement de nos écoles», a affirmé le co-porte-parole de QS.

De récents sondages montrent que QS et la Coalition avenir Québec sont pratiquement nez à nez dans les intentions de vote des citoyens de Maurice-Richard. Le Parti libéral du Québec a gagné les deux dernières élections, mais la députée sortante, Marie Montpetit, expulsée du caucus en novembre dernier, n’est pas candidate.

Rencontre avec le maire de Laval

En fin d’après midi, le co-porte-parole de QS a rencontré en privé le maire de Laval, Stéphane Boyer. Plus tôt cette semaine, il avait également rencontré la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et le maire de Québec, Bruno Marchand.

En mêlée de presse après ce rendez-vous, Gabriel Nadeau-Dubois a indiqué que ces trois villes sont «des administrations municipales qui veulent du changement au Québec, qui ont envie qu’on règle la crise du logement, qu’on investisse dans le transport en commun, qu’on s’adapte aux changements climatiques et qu’on lutte aussi contre les changements climatiques» et qu’il a le sentiment que ces villes ont besoin «d’un gouvernement qui est leur allié et qui travaille dans le même sens».

Gabriel Nadeau-Dubois doit terminer sa journée en faisant campagne dans la circonscription de Viau à Montréal, un château fort libéral.