Le groupe s’attend désormais à un bénéfice d’exploitation en baisse sur un an pour l’exercice complet. (Photo: 123RF)
Londres — La marque de chaussures britannique Dr. Martens voyait son titre plonger en bourse jeudi après des prévisions abaissées et un bénéfice semestriel heurté par la crise économique, dans un climat morose pour les commerçants britanniques pour le Black Friday et Noël.
L’action plongeait en réaction à ces résultats jeudi en début de séance à la bourse de Londres : -20% à 227,80 pence.
Le bénéfice net a reculé de 8% sur un an à 44,7 millions de livres pour un chiffre d’affaires en hausse de 13% pour le semestre décalé achevé le 30 septembre, d’après un communiqué jeudi.
«La confiance des consommateurs s’est affaiblie durant le premier semestre et à partir du deuxième trimestre les ventes en direct ont été plus faibles qu’anticipées», commente la marque britannique.
Dr. Martens, marque fondée en 1960 et indissociable du mouvement punk, met l’accent désormais sur la vente directe auprès des consommateurs notamment en ligne, afin de moins dépendre des revendeurs, qui représentent encore la majorité des résultats.
La marque de célèbres chaussures orthopédiques aux épaisses semelles caoutchoutées anticipe toutefois une bonne saison comparativement à l’an dernier qui était marqué par la vague Omicron.
Le groupe estime pouvoir répercuter l’inflation sur ses prix en fin d’année grâce à la forte demande pour les fêtes de Noël. À la crise du coût de la vie s’ajoute cependant la vigueur du dollar, qui affaiblit mécaniquement les recettes en billet vert une fois converties en livres.
Le groupe s’attend désormais à un bénéfice d’exploitation en baisse sur un an pour l’exercice complet.
Pour l’exercice 2023/2024, il anticipe une croissance du chiffre d’affaires autour de 15%.
Si lors de son dernier exercice Dr Martens avait publié des résultats annuels quintuplés, elle est rattrapée par la détérioration du climat économique, avec le Royaume-Uni notamment projeté en récession pour l’an prochain — peut-être dès le quatrième trimestre — en plus d’une inflation qui flambe à 11%.
Victoria Scholar se demande si la marque, très en vogue ces dernières années notamment auprès des jeunes, perd de son aura auprès des «fashionistas».
«Dr Martens espère voir les ventes dopées par Noël, mais janvier pourrait s’avérer difficile», remarque-t-elle.