Duhaime a déjà omis de payer ses taxes foncières et scolaires
La Presse Canadienne|Publié le 12 septembre 2022La Ville de Québec a réclamé 12 363$ chef conservateur Éric Duhaime en taxes foncières impayées pour un immeuble situé sur la rue Moncton. (Photo: La Presse Canadienne)
Québec — À plusieurs reprises, au cours des dernières années, le chef conservateur Éric Duhaime a omis de payer son dû au fisc.
Propriétaire de cinq immeubles dans la capitale, M. Duhaime a été en défaut de paiement de ses taxes municipales et scolaires, à la Ville de Québec et au Centre de services scolaire de la capitale, une information confirmée lundi par son entourage.
La Ville de Québec lui a réclamé 12 363$ en taxes foncières impayées pour un immeuble situé sur la rue Moncton, dans le quartier Montcalm, puis 1849$ pour un autre immeuble situé sur la rue Joffre, soit sa résidence personnelle dans le quartier Saint-Sacrement, une information d’abord publiée par le Journal de Québec vendredi dernier.
Quand la nouvelle a été ébruitée, M. Duhaime s’est défendu en affirmant qu’il avait une entente avec son locataire de la rue Moncton, qui devait acquitter les taxes municipales à sa place, une pratique inusitée puisque le compte de taxes est expédié au propriétaire. Il s’exposait à voir l’immeuble saisi et il a finalement acquitté sa dette.
De plus, on a appris lundi que le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) devait 2411$ en taxes scolaires impayées, de 2018 à 2021, pour l’immeuble de la rue Moncton. Le Centre de services scolaire a dû faire appel aux tribunaux et envoyer un huissier chez M. Duhaime pour obtenir son dû.
Lundi matin, en point de presse, M. Duhaime a paru agacé par les questions sur le sujet de son rapport au fisc. «Ça fait quatre jours que je me fais questionner là-dessus. Je vais vous dire que le dossier est clos. J’ai répondu à toutes les questions», a-t-il dit, en guise de réponse à un reporter qui l’invitait à rendre publics tous ses documents, incluant l’entente conclue avec son locataire.
«Ce sont des informations de nature confidentielle qui vont rester confidentielles», a-t-il dit.
La cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, a réagi en laissant entendre que le comportement fiscal du chef conservateur pouvait être de nature à le disqualifier pour devenir premier ministre du Québec. C’est «assez disqualifiant», a-t-elle commenté, quand on lui a posé la question. Elle a dit s’attendre à ce que tous les chefs de parti «respectent la loi et qu’ils payent leurs taxes».
Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, s’est interrogé à savoir s’il s’agissait d’un geste politique de la part du chef conservateur. «Il faudrait lui demander», a-t-il dit.
Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a estimé quant à lui que lorsque les citoyens ont à évaluer les politiciens, il convient d’«écouter les idées, mais on peut regarder également quel genre de citoyen chaque politicien a été avant et pendant la politique».