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É-U: chômage en hausse, les créations d’emplois gardent le rythme

AFP|Publié le 04 novembre 2022

É-U: chômage en hausse, les créations d’emplois gardent le rythme

Les secteurs des loisirs et de l'hôtellerie, des services aux entreprises, du transport et de l'entreposage, ont été les principaux créateurs d'emplois. (Photo: 123RF)

Washington — Le taux de chômage est reparti en légère hausse en octobre aux États-Unis, alors que les premiers signes d’un effet de politique monétaire de la Fed contre l’inflation sont désespérément attendus, mais les créations d’emplois gardent leur rythme du mois précédent, selon les données publiées vendredi par le ministère du Travail.

Le taux de chômage a progressé de 0,2% sur un mois en octobre, à 3,7%, restant cependant dans la fourchette observée depuis le mois de mars, a précisé le ministère.

Les créations d’emplois ont en revanche conservé un rythme quasi identique à septembre, avec 261 000 emplois créés le mois dernier, contre 263 000 en septembre, les créations concernant en premier lieu les secteurs de la santé, des services techniques et de l’industrie.

Dans un cas comme dans l’autre, les données dépassent les attentes des analystes, qui anticipaient un chômage à 3,6%, mais seulement 220 000 créations d’emplois, selon le consensus publié par Briefing.com.

«Les créations d’emplois ont plus progressé qu’attendu, le taux de chômage a lui augmenté, mais reste proche de ses niveaux d’avant pandémie, qui demeurent les plus faibles des cinq dernières années», a détaillé Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour les États-Unis pour le cabinet HFE, dans une note.

Certains signes semblent cependant aller dans le sens d’un ralentissement du marché de l’emploi américain puisque «le taux d’activité a baissé et le salaire horaire moyen est en repli», a ajouté Mme Farooqi, qui souligne cependant que «le marché ne montre pas encore de véritable ajustement en réponse au rapide resserrement monétaire».

 

Marge de manœuvre pour la Fed

La situation de l’emploi reste scrutée à la loupe, car elle est un des signes attendus des effets de la lutte contre l’inflation. Une relative dégradation du marché du travail est ainsi, paradoxalement, souhaitée et attendue.

Depuis plus d’un an en effet, le marché du travail est très tendu à cause d’une pénurie de main-d’œuvre. Les employeurs peinent à recruter, et augmentent les salaires pour attirer les candidats et retenir leurs salariés, ce qui contribue à faire grimper les prix.

Mercredi, le Comité monétaire de la banque centrale américaine, la Fed, (FOMC) avait annoncé une hausse de 0,75 point de pourcentage de son taux directeur, désormais situé dans une fourchette de 3,75 à 4,00%, son plus haut niveau depuis janvier 2008.

Mais les effets de ce resserrement monétaire prendront du temps, a prévenu le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, qui a également jugé «très prématurée» toute «pause» dans la hausse des taux, même si le FOMC était ouvert «à modérer ses hausses dès la prochaine réunion».

Mais un taux de chômage restant faible est aussi considéré par les investisseurs comme le signe d’une économie qui reste robuste et donc qui permet une marge de manœuvre plus importante pour la Fed avant de risquer de plonger l’économie dans une potentielle récession.