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É-U: hausse massive et inattendue des réserves de pétrole brut

AFP|Mis à jour le 16 avril 2024

É-U: hausse massive et inattendue des réserves de pétrole brut

Cette augmentation des réserves de brut faisait baisser les cours du pétrole, alors qu'ils étaient déjà en repli puisque le marché s'attendait déjà à un gonflement des stocks. (Photo: Getty Images)

New York — Les réserves commerciales de pétrole brut ont fortement augmenté la semaine dernière aux États-Unis, selon des chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), des données en trompe-l’œil dues à un ajustement statistique. 

Lors de la semaine achevée le 9 juin, les stocks commerciaux ont progressé de 7,9 millions de barils, alors que les analystes anticipaient un reflux de 1,5 million de barils, selon un consensus établi par l’agence Bloomberg.

Ce chiffre inattendu a provoqué un fléchissement des cours, en nette hausse jusque-là, mais ceux-ci sont néanmoins restés dans le vert.

Vers 11 h 15, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet prenait 0,24%, à 69,59 dollars.

La hausse brutale des stocks commerciaux est attribuable à une nouvelle baisse des réserves stratégiques (-1,9 million de barils), mais surtout à un ajustement statistique, qui a conduit l’EIA à ajouter 13,5 millions de barils aux volumes arrivés sur le marché américain sur la seule semaine passée.

L’opération est, le plus souvent, une façon pour l’agence de rectifier des approximations statistiques constatées dans les publications des semaines précédentes, mais perturbe la lisibilité des chiffres hebdomadaires.

Pour Matt Smith, de Kpler, l’EIA «a sous-estimé la production et surestimé les exportations de brut, mais aussi, potentiellement, l’activité des raffineries».

Durant la semaine du 9 juin, le taux d’utilisation des raffineries a d’ailleurs diminué, à 93,7% contre 95,8% précédemment.

Le bond des stocks apparaît d’autant plus comme une anomalie que, sur la même période, les livraisons de produits raffinés, indicateurs de la demande américaine, ont accéléré (+6,7%) sur une semaine.

En moyenne sur quatre semaines, donnée privilégiée par les analystes, elle s’affiche au-dessus de son niveau de l’an dernier à la même époque (+3,5%).

Autre élément qui aurait pu justifier une baisse des stocks, les exportations d’or noir ont monté de 32%, tandis que les importations restaient stables (-0,2%).

Côté offre, la production est restée inchangée à 12,4 millions de barils par jour, au plus haut depuis le début de la pandémie de coronavirus.