La baisse est particulièrement importante pour les services aux entreprises, qui concentrent près de la moitié de la révision. (Photo: 123RF)
Washington — Le nombre d’emplois aux États-Unis a été fortement revu à la baisse pour l’année fiscale se terminant fin mars, un recul exclusivement porté par le secteur privé, selon les données publiées mercredi par le département du Commerce.
Selon les données préliminaires pour l’année fiscale écoulée, l’économie américaine a créé moins d’emplois qu’initialement annoncé, avec 818 000 emplois de moins que les chiffres annoncés jusqu’ici.
Cela représente une baisse de 30% des estimations comparé à l’annonce initiale de 2,9 millions d’emplois créés sur un an, en mars dernier.
Si les révisions des statistiques de l’emploi sont assez habituelles aux États-Unis, celle-ci est cependant nettement supérieure à la révision de 306 000 emplois à la baisse réalisée il y a un an.
La baisse est particulièrement importante pour les services aux entreprises, qui concentrent près de la moitié de la révision (-358 000 emplois), mais également l’hôtellerie et restauration (-150 000) et l’industrie manufacturière (-115 000).
Dans une moindre mesure, certains secteurs ont en revanche connu une révision à la hausse, en particulier les services de santé et d’éducation privés (+87 000), le transport et la logistique (+56 400) et les «autres services» (+21 000).
Au total, l’emploi aux États-Unis, hors secteur agricole, représente 158,7 millions d’emplois en hausse de 1,6% sur un an.
Dans un contexte de campagne électorale avant la présidentielle du 5 novembre, les données ont été particulièrement commentées par les membres du Parti républicain, qui estiment que la santé de l’économique est moins brillante que le prétend le gouvernement du président Joe Biden.
Les rumeurs d’une possible révision à la baisse comprise entre 600 000 et un million d’emplois leur ont fourni un argument pour souligner que les mesures économiques prises par le président sortant et sa vice-présidente Kamala Harris, candidate démocrate, n’ont pas eu l’effet annoncé.
Ces données pourraient également accentuer la pression des marchés sur la Réserve fédérale (Fed), alors que les craintes se font de plus en plus fortes quant au risque de la voir agir trop tard.
Les marchés scrutent les signes d’un ralentissement de l’économie américaine et, potentiellement, d’une récession à venir.
Jusqu’ici, la Fed s’est refusée à se précipiter pour commencer à abaisser ses taux, qui se situent toujours à un taux record pour le XXIe siècle compris entre 5,25% et 5,50%.
Alors que la Fed organise ses traditionnelles réunions à Jackson Hole (Wyoming) à partir de vendredi, le discours introductif de son président, Jerome Powell, sera particulièrement observé, afin d’y trouver la confirmation d’une possible action sur les taux lors de la prochaine réunion, prévue mi-septembre.
Les marchés prévoient une première baisse de 0,25 point de pourcentage à cette occasion, qui pourrait être suivie de deux baisses du même ordre avant la fin de l’année, selon l’outil de suivi du groupe CME, FedWatch.