Le ralentissement de la croissance est plus fort qu'attendu, puisque les analystes tablaient sur 2,4%. (Photo: 123RF)
Washington — La croissance du PIB a fortement ralenti aux États-Unis au troisième trimestre, plombée par le variant Delta de la COVID-19 et les pénuries mondiales, alors que Joe Biden négocie difficilement son plan de dépenses sociales pour une croissance à long terme.
De juillet à septembre, la croissance du produit intérieur brut (PIB) s’est établie à 2%, en rythme annualisé, selon la première estimation du département du Commerce publiée jeudi.
C’est trois fois moins qu’au deuxième trimestre, où elle avait bondi à 6,7%. Le ralentissement est même plus fort qu’attendu, puisque les analystes tablaient sur 2,4%.
«Une résurgence des cas de COVID-19 a entraîné de nouvelles restrictions et des retards dans la réouverture d’établissements dans certaines régions du pays», détaille le département du Commerce dans son communiqué.
Les États-Unis privilégient l’évolution du PIB en rythme annualisé, qui compare avec le trimestre précédent puis projette l’évolution sur l’année entière à ce rythme. Mais le mode de calcul diffère selon les pays.
Ainsi, la croissance américaine est de 0,5% si l’on compare simplement au trimestre précédent, mode de calcul utilisé par exemple par les pays de la zone euro, qui publieront leur croissance vendredi. Le PIB de la France est attendu en hausse de 2,7%, selon ce calcul.
D’autres pays comme la Chine préfèrent comparer un trimestre par rapport au même trimestre de l’année précédente. Le PIB américain progresse ainsi de 4,9% selon ce calcul, contre 4,9% pour la Chine qui voit sa croissance ralentir.
L’économie américaine avait retrouvé au deuxième trimestre sa taille d’avant la pandémie, stimulée par la vaccination d’une large partie de la population.
Mais au cours de l’été, le variant Delta de la COVID-19, très contagieux, a ralenti l’activité, pesant sur la fréquentation des restaurants, avions et hôtels, entre autres.
Par ailleurs, de nombreux secteurs souffrent depuis des mois des difficultés mondiales d’approvisionnement, qui provoquent retards de livraison, voire pénuries.
Conjuguées à la forte demande de la part des consommateurs américains, ces perturbations font flamber les prix.
L’inflation, en revanche, a ralenti, à 5,3% en rythme annualisé contre 6,5% au deuxième trimestre, a également indiqué jeudi le département du Commerce. Au deuxième trimestre, l’inflation s’était établie à 6,5%.
En excluant les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, l’inflation dite sous-jacente est également moins forte, à 4,5%, contre 6,1% entre avril et juin.
Joe Biden va annoncer jeudi les nouveaux contours de son plan «historique» de dépenses sociales et environnementales, qui doit assurer une croissance et des emplois à long terme.
L’enveloppe a toutefois été largement réduite par rapport à ses ambitions initiales, afin de rassembler toutes les franges des démocrates au Sénat, condition sine qua non pour une adoption sans voix républicaines.