«Nous devrons accorder encore un peu de temps à notre politique restrictive pour continuer à faire son travail», a déclaré Michael Barr, vice-président de la Réserve fédérale chargé de la régulation bancaire, lors d’une conférence organisée par la Fed d’Atlanta à Fernandina Beach en Floride. (Photo: 123RF)
Les deux vice-présidents de la banque centrale américaine (Fed) ont répété lundi que les taux d’intérêt resteront élevés plus longtemps que prévu, après un rebond de l’inflation début 2024 qui les pousse à une approche prudente.
«Nous devrons accorder encore un peu de temps à notre politique restrictive pour continuer à faire son travail», a déclaré Michael Barr, vice-président de la Réserve fédérale chargé de la régulation bancaire, lors d’une conférence organisée par la Fed d’Atlanta à Fernandina Beach (Floride).
Par conséquent, selon lui, la meilleure approche est pour la Fed, de «rester stable et surveiller de près l’évolution des conditions».
Il se dit également «vigilant quant aux risques liés à la réalisation des deux volets de notre mandat», à savoir la stabilité des prix et le plein emploi.
L’inflation avait rapidement ralenti aux États-Unis fin 2023, encourageant la Fed à envisager de commencer à baisser ses taux, qui se trouvent depuis juillet à leur plus haut niveau en 20 ans, entre 5,25 et 5,50%.
Mais un rebond des prix début 2024 l’a conduite à repousser cette perspective.
«Les chiffres de l’inflation au premier trimestre de cette année ont été décevants. Ces résultats ne m’ont pas apporté la confiance que j’espérais obtenir en faveur de l’assouplissement de la politique monétaire en réduisant les taux», a ainsi dit Michael Barr.
L’autre vice-président de la Fed, Philip Jefferson, a rappelé que le comité de politique monétaire (FOMC) a, le 1er mai à l’issue de sa réunion, «indiqué qu’il ne pensait pas qu’il serait approprié de réduire (les taux) tant qu’il n’aurait pas acquis une plus grande confiance dans le fait que l’inflation évolue durablement vers 2%».
«Notre taux directeur se situe en territoire restrictif alors que nous continuons de voir le marché du travail s’équilibrer et l’inflation diminuer, un reflux loin d’être aussi rapide que je l’aurais souhaité», a-t-il ajouté, lors d’un discours à New York devant l’association des banquiers immobiliers (MBA).
En avril cependant, la hausse des prix à la consommation a repris sa trajectoire à la baisse, à 3,4% sur un an contre 3,5% en mars, selon l’indice CPI.
L’inflation sous-jacente, qui exclut l’alimentation et l’énergie, est même tombée à son plus bas niveau depuis trois ans.
La Fed privilégie une autre mesure de l’inflation, l’indice PCE, qui s’élevait en mars à 2,7% sur un an. Les données d’avril seront publiées le 31 mai.
Les acteurs du marché anticipent majoritairement une première baisse des taux en septembre, selon l’évaluation de CME Group.