Les prix des billets d'avion ont baissé, de même que ceux des vêtements, mais aussi des voitures d'occasion. (Photo: 123RF)
Washington — La hausse des prix à la consommation est repartie de plus belle en septembre aux États-Unis, tirée par les prix de l’alimentation et du logement, mais aussi par ceux de l’énergie, qui ne cessent de grimper.
En septembre, l’inflation a accéléré à 0,4% sur un mois, contre 0,3% en août, selon l’indice des prix à la consommation (CPI) publié mercredi par le département du Travail, et alors qu’elle était attendue stable par les analystes.
Par rapport à septembre 2020, les prix augmentent de 5,4%, plus que les 5,3% de hausse sur un an qui avaient été observés en août.
«Les indices de l’alimentation et du logement ont augmenté en septembre et, ensemble, contribuent à plus de la moitié de la hausse» sur un mois, détaille le département du Travail dans son communiqué.
Les tarifs de l’énergie sont en hausse de 1,3% par rapport au mois précédent.
L’effet du variant Delta, qui a ralenti la croissance américaine cet été, se fait sentir sur les chiffres: ainsi, ce sont les prix de l’alimentation en magasins, et non au restaurant, qui augmentent le plus (+1,2%).
En revanche, les prix des billets d’avion ont baissé, de même que ceux des vêtements, mais aussi des voitures d’occasion.
Les difficultés mondiales d’approvisionnement, qui provoquent retards et pénuries depuis des mois, continuent également de faire grimper certains prix, dont les voitures neuves et les articles d’ameublement.
Cette nouvelle accélération de l’inflation ravive les inquiétudes sur l’aspect durable de ces prix élevés.
«Je pense que (ce niveau élevé d’inflation) est transitoire, mais je ne veux pas dire que ces pressions disparaîtront dans un mois ou deux», a voulu rassurer mardi la secrétaire au Trésor Janet Yellen.
Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement freinent la croissance mondiale, a en outre alerté mardi le Fonds monétaire international.
Le sujet sera au cœur mercredi du G7 Finance, qui se réunit à Washington, et la Maison Blanche a annoncé une extension du travail de nuit et de week-end dans le port de Los Angeles, pour réduire les files d’attente qui freinent la livraison de nombreux produits.
L’inflation aux États-Unis avait culminé en juin à +0,9% par rapport au mois précédent, au plus haut depuis 2008, avant de ralentir à +0,5% en juillet et +0,3% en août.
Une autre mesure de l’inflation, l’indice PCE, que regarde la Banque centrale américaine (Fed) pour établir sa politique monétaire, a fait état d’une inflation stable en août sur un mois (+0,4%), mais en accélération sur un an (+4,3%).
Le FMI anticipe une accalmie sur les prix de l’énergie «d’ici la fin du premier trimestre» 2022, et, au niveau mondial, voit un pic d’inflation fin 2021, avant une stabilisation d’ici le milieu de l’année prochaine.