Les difficultés mondiales d'approvisionnement provoquent des retards et pénuries, qui devraient mettre des mois à se résorber. D'autant plus que la demande est forte de la part des consommateurs américains. (Photo: 123RF)
Washington — La croissance du secteur manufacturier aux États-Unis a comme attendu ralenti en octobre, toujours pénalisée par les difficultés d’approvisionnement et le manque de personnel, quand bien même la demande reste très forte, selon l’indice de la fédération professionnelle ISM publié lundi.
L’indice s’est établi à 60,8%, contre 61,1% en septembre. C’est un peu mieux qu’attendu par les analystes, qui tablaient sur 60,5%.
Il s’agit du dix-septième mois de croissance d’affilée.
L’activité est en croissance lorsque l’indice est supérieur à 50% ; elle se contracte lorsqu’il est inférieur à cette limite. Ainsi, un indice supérieur à 50%, mais en recul par rapport au mois précédent, signifie que l’activité a continué à croître, mais à un rythme moins soutenu.
Dans le détail, les indices mesurant les nouvelles commandes, la production et l’emploi progressent. En revanche, les livraisons de la part des fournisseurs ralentissent beaucoup, ce qui pénalise ensuite les chaînes de fabrication.
Par ailleurs, les prix continuent de grimper.
«Les problèmes mondiaux liés à la pandémie — absentéisme des travailleurs, fermetures temporaires en raison de pénuries de pièces, difficultés à pourvoir les postes vacants et problèmes de chaîne d’approvisionnement à l’étranger — continuent de limiter le potentiel de croissance de la fabrication», souligne le responsable de l’enquête ISM, Timothy Fiore, dans le communiqué.
Les difficultés mondiales d’approvisionnement provoquent des retards et pénuries, qui devraient mettre des mois à se résorber. D’autant plus que la demande est forte de la part des consommateurs américains.
Ces difficultés font grimper les prix, un phénomène accentué par la pénurie de main-d’œuvre, qui pousse de nombreux employeurs à augmenter les salaires pour trouver du personnel.
L’administration Biden répète que la forte inflation, qui devrait certes rester élevée dans les mois qui viennent, n’est que temporaire, et que la pression sur les prix de l’énergie, notamment, devrait se desserrer.
En septembre, sur un an, l’inflation a de nouveau accéléré à 4,4%, selon l’indice PCE publié vendredi, mais comparé au mois précédent, la hausse des prix est stable, à 0,3%.
En excluant les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, l’inflation ralentit même sur un mois (0,2% contre 0,3%) et est stable sur un an (3,6%).