Sur l'ensemble de l'année, les exportations ont rebondi de 18,5%, mais les importations se sont accrues encore plus vite (+20,5%), dopées par la demande intérieure. (Photo: 123RF)
Washington — Le déficit commercial des États-Unis a continué à se réduire en juillet, sous l’effet d’une nouvelle hausse des exportations, tandis que les importations ont de nouveau reculé, malgré des importations de produits pétroliers au plus haut depuis 2014.
En juillet, le déficit des biens et services avec le reste du monde s’est élevé à 70,6 milliards de dollars américains, selon les données publiées mercredi par le département du Commerce.
Il s’agit d’une importante baisse, de l’ordre de 12,6%, par rapport à un mois de juin déjà en fort repli, pour lequel les données ont été au passage révisées en légère hausse (80,9 G$ US au lieu de 79,6 G$ US annoncés initialement).
Pour juillet, le déficit commercial est proche des attentes des analystes, qui tablaient sur 70,2 G$ US.
Le déficit commercial des États-Unis se réduit depuis plusieurs mois, passant d’une moyenne mensuelle de 94,3 G$ US au premier trimestre à 84,5 G$ US au deuxième et débutant donc le troisième sur la même dynamique, relève le cabinet de conseil HFE.
«Tant la vigueur du dollar que l’affaiblissement des perspectives de croissance mondiale et le ralentissement de la demande intérieure devraient avoir un effet sur les flux commerciaux à venir», a estimé Rubeela Farooqi, chef économiste pour les États-Unis du cabinet HFE.
Dans le détail, les exportations de biens ont légèrement reculé sur le mois de juillet (-300 millions), compensées par une hausse de celles de services (+800 millions), principalement portées par le secteur du voyage (+600 millions).
Côté importations, la baisse concerne en premier lieu les biens de consommation (-7,4 milliards) ainsi que les matières premières et biens industriels (-1,8 milliard), à l’exception du secteur automobile, tant véhicules que pièces détachés (+1,8 milliard).
Le déficit commercial avec la Chine, premier partenaire commercial et grand rival des États-Unis, a continué à se réduire, pour atteindre 100,8 milliards de dollars sur le mois, avec une baisse des importations plus importante que celle des exportations.
La baisse tant des importations que des exportations devrait se poursuivre, entre politiques offensives de la part de la banque centrale américaine (Fed) afin de lutter contre l’inflation, petite hausse du chômage au mois d’août, avec un marché de l’emploi toujours dynamique cependant, et les menaces de récession aux États-Unis.
Les risques de ralentissement mondial pèsent aussi, même si la croissance de la zone euro notamment semble pour l’instant résister mieux qu’attendu au double choc de l’inflation et du conflit en Ukraine.