L'inflation a atteint 8,6% sur un an, contre 8,3% le mois dernier, selon l'indice des prix à la consommation (CPI) publié vendredi. (Photo: Eduardo Soares pour Unsplash)
Washington — La hausse des prix à la consommation s’est de nouveau accélérée en mai aux États-Unis, après un court répit en avril, et est désormais au plus haut depuis décembre 1981.
L’inflation a atteint 8,6% sur un an, contre 8,3% en avril, selon l’indice des prix à la consommation (CPI) publié vendredi par le département du Travail. Sur un mois, la hausse s’élève à 1,0%, après +0,3% en avril.
C’est bien plus qu’attendu, puisqu’un consensus d’analystes interrogés par Bloomberg anticipait une inflation sur un an stable par rapport à avril. Sur un mois, ils tablaient sur une accélération moins forte, à 0,7%.
La hausse des prix concerne tous les secteurs, précise le département du Travail dans son communiqué, «les indices du logement, de l’essence et de la nourriture étant les plus importants contributeurs».
Les prix de l’énergie ont augmenté de 34,6% sur un an, enregistrant leur plus forte hausse depuis septembre 2005. Quant aux prix alimentaires, ils ont connu leur plus forte progression depuis mars 1981, augmentant de 10,1% sur un an.
En excluant les prix de l’alimentation et de l’énergie, plus volatils et qui avaient particulièrement flambé avec la guerre en Ukraine, l’inflation dite sous-jacente est stable sur un mois, à +0,6%.
Logement, billets d’avion, voitures neuves et d’occasion ont particulièrement vu leurs prix augmenter, ainsi que les soins médicaux, les articles d’ameublement, de loisirs et les vêtements.
Sur un an, cependant, l’inflation sous-jacente ralentit par rapport à avril, à +6,0% les 12 derniers mois.
Le président américain Joe Biden s’exprimera sur le sujet à 13h45 depuis le port de Los Angeles, où arrivent les porte-conteneurs remplis de biens fabriqués en Asie, avant d’être installés dans les rayons des magasins américains.
Il en appelle à la Chambre des représentants, qui doit voter la semaine prochaine un texte déjà adopté en mars par le Sénat pour empêcher les transporteurs maritimes de gonfler leurs prix, car cela se répercute ensuite sur le consommateur.
Ces chiffres devraient achever de convaincre la Banque centrale américaine (Fed) de donner un tour de vis supplémentaire à ses taux directeurs la semaine prochaine lors de la réunion de son comité monétaire.
L’institution est en effet à la manœuvre, son principal levier étant de freiner la demande de la part des consommateurs et entreprises, via les hausses de taux d’intérêt. Elle les a déjà relevés à deux reprises, d’un quart de point puis d’un demi-point, jusqu’à la fourchette de 0,75 à 1,00%.