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É-U: l’inflation tombe en septembre au plus bas depuis plus de trois ans

AFP|Mis à jour le 31 octobre 2024

É-U: l’inflation tombe en septembre au plus bas depuis plus de trois ans

(Photo: 123RF)

Washington — L’inflation aux États-Unis est tombée en septembre à son plus bas niveau depuis février 2021, selon l’indice PCE, privilégié par la Fed et publié jeudi, à cinq jours de l’élection américaine dans laquelle la flambée des prix joue un rôle prépondérant.

L’indice d’inflation PCE, publié par le département du Commerce, a reculé à 2,1% sur un an, contre 2,3% en septembre, atteignant presque l’objectif de 2% fixé par la banque centrale américaine (Fed).

Sur un mois cependant, il repart à la hausse, à 0,2% contre 0,1%.

C’est conforme aux attentes des analystes.

En excluant les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, l’inflation dite sous-jacente est stable sur un an, à 2,7%, et enregistre également une légère accélération sur un mois, à 0,3% contre 0,2%.

Une autre mesure de l’inflation, l’indice CPI, publié plus tôt dans le mois et sur lequel sont indexées les retraites, est également tombée en septembre à son plus bas niveau depuis février 2021, 2,4% sur un an.

L’inflation a tenu une place importante dans la course à la Maison-Blanche, en vue de l’élection du 5 novembre, qui devra départager Kamala Harris et Donald Trump.

Près de la moitié des Américains (41%) déclarent en effet que l’inflation est leur principale préoccupation économique, selon un sondage de Bankrate publié le 15 octobre. Cette part monte même à 56% parmi les électeurs républicains, mais n’est que de 28% parmi les démocrates.

La flambée des prix depuis 2021, au cours de la reprise post-Covid, et alors que Joe Biden venait d’arriver à la Maison-Blanche, handicape lourdement le camp démocrate.ç

«liste de prix en tête»

Malgré la solidité de la croissance et de l’emploi, le fait que les prix aient cessé leur folle ascension, et que les salaires aient eux grimpé, l’inflation reste une épine dans le pied de Kamala Harris.

En effet, «tout le monde a une liste de prix en tête (…) Vous vous souvenez qu’avant, vous payiez 3 dollars pour cela, et maintenant vous payez 4 dollars», a expliqué mercredi le président du Conseil des conseillers économiques de la Maison-Blanche (CEA), Jared Bernstein, lors d’un point presse.

Partout dans le pays, plantés sur des pelouses d’électeurs républicains, des panneaux affichent «Trump prix bas, Kamala prix élevés».

Donald Trump a encore promis, samedi lors d’un meeting à New York, de rendre le coût de la vie «de nouveau abordable en Amérique», avec notamment des baisses d’impôts.

Kamala Harris a elle a assuré mercredi avoir «un plan très précis et détaillé pour renforcer notre économie. D’éminents économistes ont examiné mon plan et ont indiqué qu’il renforcerait l’économie et que le plan de Donald Trump affaiblirait l’économie».

Pour faire baisser l’inflation, c’est la banque centrale américaine (Fed) qui a tenu la barre et a relevé ses taux à leur plus haut depuis plus de 20 ans. L’objectif : peser sur le coût du crédit pour faire baisser la demande, et donc desserrer la pression sur les prix.

Mais, alors que l’inflation se rapproche de son objectif de 2% sur un an — niveau considéré comme sain pour l’économie —, la Fed s’inquiète de voir le chômage flamber à son tour.

Elle a donc, en septembre, commencé à abaisser ses taux, et devrait prolonger le mouvement lors de sa prochaine réunion, les 6 et 7 novembre, au lendemain de l’élection. Une baisse d’un quart de point de pourcentage, qui mettrait les taux dans la fourchette de 4,50 à 4,75%, est majoritairement attendue, selon l’estimation de CME Group.