L'inflation a atteint 5,8% en 2021, selon l'indice PCE qui est privilégié par la Fed, au plus haut depuis 1982. (Photo: 123RF)
Washington — La solidité de l’économie américaine et le niveau élevé de l’inflation (7,5%) devraient justifier une hausse des taux directeurs en mars, selon un responsable de la banque centrale américaine (Fed), qui prévoit un ralentissement de l’inflation autour de 3% fin 2022.
«Je m’attends à ce qu’il soit opportun de relever la fourchette des taux directeurs lors de notre prochaine réunion en mars», a indiqué vendredi le président de l’antenne de New York de la Fed, John Williams, lors d’une conférence en ligne avec l’université de New Jersey City.
Les taux sont depuis près de deux ans dans une fourchette de 0 à 0,25%. Ils avaient été brusquement abaissés en mars 2020, face à l’imminence aux États-Unis de la menace liée à la COVID-19.
«Avec la vigueur de l’économie actuelle et une inflation bien supérieure à notre objectif à long terme de 2%, il est temps d’entamer le processus de retour (des taux) à des niveaux plus normaux», a-t-il souligné.
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L’inflation a atteint 5,8% en 2021, selon l’indice PCE qui est privilégié par la Fed, au plus haut depuis 1982. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, s’est élevée à 4,9%.
Face à cela, la Fed veut relever ses taux.
Puis, «l’étape suivante consistera à entamer le processus de réduction (…) de nos avoirs en bons du Trésor et en MBS (produits financiers adossés à des prêts immobiliers, NDLR), qui avaient considérablement augmenté à la suite des achats qui ont commencé en mars 2020», a détaillé le responsable.
Autrement dit, commencer à réduire le bilan, gonflé par deux années d’achats d’actifs.
«En supposant que l’économie se développe à peu près comme prévu, je prévois que ce processus commencera plus tard cette année», a souligné M. Williams.
Ce responsable de la Fed est optimiste quant à un ralentissement de l’inflation, et s’attend à ce que, d’ici fin 2022, «l’inflation des prix PCE revienne à environ 3%, avant de baisser encore l’année prochaine alors que les problèmes d’approvisionnement continueront de s’atténuer».
Il table par ailleurs sur «une croissance du PIB d’un peu moins de 3% cette année» et un taux de chômage «autour de 3,5%» fin 2022.